«Quand je serai grand je veux devenir astronaute !». C'est un rêve souvent porté par de nombreux enfants, mais les places pour aller dans l'espace sont encore difficiles à obtenir lorsqu'on veut devenir comme Thomas Pasquet. Mais quelles études faut-il faire pour monter dans une fusée ?
Qu'on les appelle astronautes aux Etats-Unis, cosmonautes en Russie, spationautes en France ou encore taïkonautes en Chine, leur travail les mène chacun à partir pour l'espace et à y effectuer des expériences scientifiques. Mais avant de revêtir un scaphandre, encore faut-il bien travailler à l'école et même y exceller dans tous les domaines. C'est souvent le point commun entre la plupart des astronautes qui conjuguent une formation scientifique et de bonnes capacités physiques.
En réalité aucun parcours spécifique n'est réellement exigé, mais l'agence spatiale européenne (ESA) pose des conditions qui impliquent une sélection rigoureuse des prétendants. Ainsi, pour espérer grimper à bord d'un engin spatial, il faut tout d'abord avoir la nationalité de l'un des 22 pays membres de l'ESA que sont la France, l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, l'Estonie, la Finlande, la Grèce, la Hongrie, l'Irlande, l'Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Suède, la République Tchèque et la Suisse.
Un parcours scientifique privilégié
Il faut également avoir une certaine expérience de la vie professionnelle et être âgé entre 27 et 50 ans. Sur votre CV, vous devez justifier d'avoir une solide formation scientifique. Les candidats doivent être diplômés au minimum d'un master scientifique (mathématiques, physique, sciences de la Terre, biologie, médecine...) ou ingénieurs. Ils doivent avoir une expérience professionnelle d'au moins trois ans dans le secteur lié à leurs études. L'astronaute doit également être polyglotte et parler couramment anglais.
Pour prendre l'exemple le plus connu du spationaute français star Thomas Pesquet (né en 1978), ce dernier a d'abord passé un bac scientifique, avant de se diriger vers une classe préparatoire aux grandes écoles. Il a ensuite obtenu un diplôme d'ingénieur en aéronautique. Puis, il a poursuivi son travail au sein du Centre national d'études spatiales (Cnes), avant de réussir le concours de pilote cadet chez Air France et de devenir pilote de ligne, totalisant plus de 2.500 heures de vol. C'est seulement en 2008 (âgé de 30 ans) qu'il réussit le concours pour intégrer le Corps européen des astronautes où il a été entraîné à son nouveau métier durant six ans (2010-2016). Il compte alors parmi les six candidats retenus sur 8.413 postulants. Il est également rompu aux arts martiaux et parle professionnellement six langues (français, anglais, allemand, espagnol, russe et mandarin).
Chez les femmes, la française Claudie Haigneré est également entrée dans l'Histoire en tant que première européenne à voler dans l'espace à l'âge de 39 ans. Après avoir obtenu son bac à 15 ans, cette surdouée est devenue médecin et docteur en neuroscience. Au CNRS, elle est l'autrice de diverses expériences scientifiques dans le domaine de la physiologie humaine et de recherches sur l'adaptation des systèmes sensori-moteurs en microgravité. Elle a suivi une formation durant dix années avant d'effectuer son premier vol spatial en 1996.
Outre ces parcours étudiants et professionnels exemplaires, les postulants au métier d'astronaute doivent également présenter un bilan psychologique positif. Garder son calme sous la pression, gérer l'éloignement familial et la solitude, faire preuve d'analyse et d'écoute... ne sont que quelques exemples des qualités à posséder.
22.589 candidatures en 2021
Entre mars et juin 2021, l'ESA a organisé une vaste campagne pour engager les futurs astronautes qui prendront la relève. Avec 22.589 candidatures, il s'agit d'un record pour l'ESA. Sur ce total, environ 5.400 candidats astronautes sont des femmes. Une proportion qui a «agréablement surpris» l'ancienne astronaute Claudie Haigneré, qui s'était exprimée lors de cette annonce, soulignant qu'à l'époque, pour sa sélection en 1985 : «on était à 10 % de femmes, on est passé à un peu plus de 15 % en 2008, et aujourd'hui on est à 24 % au global». Quatre à six candidat(e)s seront retenu(e)s d'ici à la fin 2022, lorsque les dernières épreuves seront terminées.