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Cancer : les groupes français Sanofi et Orano sur la piste de médicaments radioactifs

Sanofi annonce l'investissement de 300 millions d’euros dans la filiale d'Orano, spécialiste du nucléaire [CHOKNITI/ Adobe stock]

Le groupe pharmaceutique Sanofi et le spécialiste du nucléaire Orano (anciennement Areva) ont annoncé un partenariat visant à soigner les patients atteints de cancers grâce à médicaments radioactifs.

Et si le cancer était soigné par des médicaments radioactifs ? La promesse fascine les industriels pharmaceutiques.

Depuis ce mardi, la piste de la guérison par médecine nucléaire est devenue une réalité de plus en plus prometteuse, même si elle n'a encore qu'une petite place dans l'arsenal des cancérologues. 

Une récente opération entre deux géants français démontre l’intérêt de la recherche pour ces médicaments radioactifs dans le traitement contre les cancers.

Noué mi-octobre, un partenariat va ainsi réunir le groupe pharmaceutique Sanofi et le spécialiste du nucléaire Orano, l’ancien Areva, a-t-on appris ce mardi 29 octobre.

Sanofi poursuit son recentrage dans les médicaments innovants. Après plusieurs échecs l’an dernier en oncologie, le géant pharmaceutique repart à l’offensive en accélérant dans la médecine nucléaire applicable au traitement de cancers. Il vient ainsi d’investir 300 millions d’euros en acquérant «entre 15 et 16%» du capital d'Orano Med, la filiale médicale d’Orano.

Passée largement inaperçue, dans un contexte où Sanofi est au cœur d’une polémique autour de la vente de sa filiale fabriquant le Doliprane, l’annonce a de quoi surprendre. Quoi de commun entre des boîtes de médicaments et les centrales nucléaires d’Orano ? 

Ces médicaments radioactifs sont «dans l'air du temps», résume à l'AFP l'analyste financière Jamila El Bougrini, spécialiste du secteur pharmaceutique.

Principe de la radiothérapie

Concrètement, ces médicaments utilisent des composants radioactifs pour aller détruire les tumeurs. Pour ce faire, ils sont associés à une molécule capable d’identifier des marqueurs typiques d’une cellule cancéreuse et, donc, de servir de «vecteur» pour emmener l’élément radioactif droit vers celle-ci.

Le principe général est bien connu puisque c'est celui de la radiothérapie, par laquelle sont déjà soignés la majorité des patients atteints d'un cancer. Mais, au lieu d'émettre des rayons sur la personne, on cherche ici à frapper directement les cellules cancéreuses, avec la promesse d'une précision très élevée.

On parle donc de radiothérapies «ciblées». Au sens large, le concept est déjà utilisé depuis des décennies en cancérologie puisque de l'iode radioactif sert régulièrement à traiter certains cancers de la thyroïde.

Face à cet engouement, les géants pharmaceutiques se précipitent et s'engouffrent dans ce marché de masse. Ces derniers mois, AstraZeneca, Bristol-Myers Squib (BMS), Eli Lilly et Novartis ont tous payé des milliards de dollars pour racheter des biotechs spécialisées dans les radiothérapies ciblées.

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