Installée dans un coin de forêt en Suisse, non loin de la frontière allemande, la capsule de suicide Sarco de l’association «The Last Resort», a été utilisée pour la première fois ce lundi 23 septembre. Une Américaine de 64 ans gravement malade s’en est servie pour mettre fin à ses jours, plusieurs personnes ont été interpellées.
Une innovation qui dérange. Pour la première fois, la capsule de suicide Sarco a été utilisée en Suisse. Une Américaine de 64 ans a mis fin à ses jours ce lundi 23 septembre à l’aide de la machine dans un sous-bois du canton de Schaffhouse.
Coprésident de «The Last Resort», Florian Willet, «seule personne présente» lors de la mort de cette Américaine originaire du Midwest qui souffrait d'une «grave déficience immunitaire», a décrit son décès comme étant «paisible, rapide et digne».
La mort est survenue aux alentours de 16h alors même que la ministre de l'Intérieur suisse Elisabeth Baume-Schneider affirmait devant les députés que cette «capsule de suicide Sarco n'est pas conforme au droit» pour des raisons de sécurité et d'incompatibilité avec la loi sur les produits chimiques.
Plusieurs personnes interpellées
Averti ce lundi par un cabinet d’avocat qu’un suicide assisté à l’aide de la capsule Sarco avait lieu «dans une cabane forestière à Merishausen», le parquet de Schaffhouse a envoyé des forces de l’ordre sur place.
«Nous avons trouvé la capsule avec la personne inanimée à l'intérieur», a raconté le premier procureur de Schaffhouse, Peter Sticher, au quotidien suisse Blick. «Nous avons arrêté plusieurs personnes (...) pour éviter qu'elles ne se concertent entre elles ou ne dissimulent des preuves».
Les promoteurs de la capsule avaient été prévenus. «Nous avons dit que s'ils venaient à Schaffhouse et utilisaient Sarco, ils s'exposeraient à des conséquences pénales», a-t-il poursuivi. Une enquête pénale a été ouverte «pour incitation et aide au suicide».
Présentée en juillet par «The Last Resort», la capsule Sarco avait fait polémique dans un pays où le suicide assisté est possible mais dans ses conditions très strictes.
En France, le projet de loi sur la fin de vie était discuté au Parlement mais abandonné du fait de la dissolution de l’Assemblée nationale. Fin juillet, le député MoDem Olivier Falorni a annoncé avoir redéposé le projet de loi.