La France est aux prises avec un épisode de canicule, phénomène non sans conséquence sur la santé. En 2022, un média chinois rapportait le cas d’un homme dont les organes auraient été «bouillis» à cause de la chaleur.
40 départements en vigilance orange. La deuxième vague de chaleur de l'année en France atteint son pic lundi sur une large partie du pays. Localement, les températures vont dépasser les 38 °C. Une telle chaleur peut avoir des effets néfastes sur la santé, et peut dans certains cas provoquer la mort.
En 2022, une importante vague de chaleur avait notamment frappé la Chine, où les températures ont dépassé les 42 °C. Dans le centre du pays, dans la province du Henan, une radio locale avait rapporté le cas d’un homme tombé dans le coma en raison d’une température corporelle de 42,3 °C. D’après la radio, l’homme souffrait d’une insuffisance hépatique et rénale, et ses organes paraissaient avoir été «bouillis», relatait à l'époque Courrier International, en citant sohu.com.
Interrogé par CNEWS sur cette possibilité, le professeur Jean-François Régnard, ancien chef du service de chirurgie thoracique à l’hôpital Cochin à Paris, avait tenu à nuancer cette affirmation. D’après lui, il est «peu probable» que des organes soient «bouillis» à cause de la chaleur. Il évoque en revanche des possibilités «d’hyperthermie maligne» et des conséquences d'une surchauffe «parfois mortelle pour certains organes».
Autorégulation de la température du corps
En effet, la température du corps humain fluctue entre 36 et 38 °C. Pour cela, il existe un système de régulation interne qui repose sur la présence d’une sorte de thermostat dans une petite glande du cerveau appelée «l’hypothalamus».
En cas de forte chaleur, l’hypothalamus donne des ordres pour augmenter les échanges thermiques du corps avec l’extérieur et maintenir la température à un niveau suffisamment bas. Il provoque donc la vasodilatation et la transpiration.
Des insuffisances cardiaques, rénales ou hépatiques
Mais dans ces conditions extrêmes de surchauffe du corps humain en raison d’une forte canicule, certains organes peuvent être mis à rude épreuve et souffrir de cette réponse thermorégulatrice de l’hypothalamus. C’est notamment le cas du système cardiovasculaire, du cerveau, de l’intestin ou encore des reins.
Dans la majeure partie des cas, la surchauffe provoque «simplement» des vomissements, des fortes fatigues, une chute de la tension artérielle ou bien des évanouissements. Mais dans les cas les plus graves, la surchauffe peut engendrer «des insuffisances cardiaques, rénales, ou hépatiques qui peuvent parfois entraîner la mort», explique le professeur Régnard.
S'il est donc «peu probable» de voir des organes «bouillis», en cas de non prise en charge ou de surchauffe extrême, les conséquences peuvent tout de même parfois être mortelles pour l'homme.
Une «bulle d'humidité» mortelle
Une étude du Massachusetts Institute of Technology (MIT) publiée en 2018 dans la revue Nature Communication montre également comment une conjonction de chaleur et d’humidité pourrait coûter la vie aux habitants de la grande plaine de Chine du Nord. Près de 400 millions de personnes seraient en danger d’ici à 2070 en raison de la répétition à venir de ces vagues de chaleur.
Les chercheurs ont montré que la combinaison d’une certaine température et d’un certain taux d’humidité provoquent une «bulle d’humidité» où l’air est si chaud et humide que le corps humain ne parvient plus à réguler sa température. Le processus de transpiration n’est, dans ce cas-là, plus efficace. La mort peut intervenir en seulement six heures.
Le journal The Guardian rapporte que cette limite mortelle avait presque été atteinte en Iran en juillet 2015 où une température de 45 °C s'était combinée à un taux d'humidité dans l'air de 50%.