Selon une étude menée par des scientifiques du King’s College London et parue dans la revue eClinicalMedicine, des tests à domicile fournis par la NHS (National Health Service) pourraient inciter environ 400.000 femmes de plus par an à se soumettre à un dépistage du cancer du col de l'utérus.
Des résultats jugés extrêmement positifs par la NHS (National Health Service). Dans une étude publiée dans la revue eClinicalMedicine ce mardi 16 juillet, des chercheurs du King’s College London militent pour que le service de santé publique britannique mette des kits de prélèvement à disposition des femmes pour qu’elles se fassent dépister du cancer du col de l’utérus.
Tous les trois ou cinq ans, des patientes âgées de 25 à 65 ans sont invitées à un examen médical dans le but de détecter le papillomavirus, qui provoque la maladie. Pourtant, environ 4,6 millions d'Anglaises ne répondent pas à l’appel. «Le dépistage du cancer du col de l'utérus est en déclin depuis 20 ans», a déclaré Mairead Lyons, consultante principale de l'étude.
Selon l’experte, ces chiffres s’expliqueraient par la gêne que les femmes pourraient ressentir au moment de la consultation. D’autres redouteraient l’expérience. Malgré tout, les chercheurs déclarent que des tests à domicile pourraient inciter environ 400.000 femmes de plus par an à se soumettre à un dépistage du cancer du col de l'utérus.
Un kit sur le modèle du Covid
Avec cette étude, les universitaires du King's College de Londres ont mené le plus grand essai d'auto-prélèvement du Royaume-Uni à ce jour. Pour arriver à ces résultats, plus de 27.000 patientes ont été testées. 17.604 kits de prélèvement vaginal ont été envoyés par la poste, tandis que 10.849 autres ont été proposés par un médecin généraliste.
Ainsi, l'étude a révélé que 56% des femmes à qui l'on a proposé un kit de dépistage au cabinet de leur médecin généraliste et 13% de celles à qui l'on a envoyé un kit par la poste ont renvoyé leur test de dépistage. À noter que 52% des patientes qui ont renvoyé un auto-prélèvement avaient un retard d'au moins deux ans sur leur test de dépistage.
Amanda Pritchard, directrice du NHS England, s'est de son côté engagée à éliminer le cancer du col de l'utérus d'ici 2040 grâce au dépistage et à la vaccination. Pour rappel, ce programme de lutte contre la maladie a été lancé en 2008 dans le pays et depuis 2019, les garçons âgés de 12 et 13 ans sont aussi concernés par le dispositif.
Chaque année, 3.000 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus sont détectés chaque année au Royaume-Uni et 850 femmes en meurent. En France, les données sont similaires avec environ 1.000 décès pour 3.159 nouveaux cas par an. Comme le souligne l'Institut National du Cancer, l’infection par le papillomavirus «est fréquente puisqu’elle touche 9 personnes sur 10. Elle est, le plus souvent, sans conséquence, car elle disparaît spontanément.»