L’entreprise française Aerophile a développé un système innovant de capture des particules fines adapté aux espaces ouverts. Ces appareils, nommés «aérophiltres», seront expérimentés dans le Village des Athlètes à Saint-Denis pour les Jeux Olympiques puis les Jeux Paralympiques 2024.
Plus de 23.000 personnes devraient bénéficier de cette première mondiale. En partenariat avec la société de livraison des ouvrages olympiques (SOLIDEO), l’entreprise française Aerophile va expérimenter la technologie Para-PM pour dépolluer l’air du village olympique à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) lors des JO 2024.
Au total, 14.250 athlètes olympiques et 9.000 athlètes paralympiques, ainsi que leurs accompagnants, devraient bénéficier de cette technologie novatrice. Cette dernière, basée sur un procédé d’ionisation et de filtration électrostatique, a été intégrée dans un mobilier urbain original, sous forme de grandes ombrières, pour assurer un très grand débit d’air pur.
Des appareils intelligents
Cette installation doit d’ailleurs perdurer après la compétition internationale qui se déroulera cet été et doit répondre à l’ambition de SOLIDEO de préfigurer la ville européenne de 2030 utilisant de nouvelles solutions pour vivre confortablement en ville. Pour cela, le Para-PM a condensé beaucoup d’innovations technologiques afin d’avoir un plus fort impact écologique.
«Ces appareils sont connectés à Internet. Ils sont intelligents donc ils vont aller chercher sur Internet des informations sur le niveau de pollution, les conditions atmosphériques… On va aussi paramétrer le niveau de fréquentation pour que les appareils fonctionnent quand on en a besoin», a assuré Matthieu Gobbi, co-fondateur d’Aérophile, dans une vidéo de présentation du projet sur YouTube.
Les analyses des taux de pollution dans la capitale, mesurés par différents capteurs entre 2018 et 2023, ont démontré que les Parisiens sont exposés environ 130 jours par an à un taux de particules fines (PM2.5) qui dépasse le seuil journalier fixé par l’OMS (15 μg/m3).
Objectif : dépolluer l’air aspiré de plus de 95% de toutes les particules
L’objectif principal du Para-PM est simple : dépolluer l’air aspiré de plus de 95% de tous les types de particules, y compris les particules ultrafines les plus dangereuses pour la santé. Dans les faits, cela représente un volume de 108.000 m3, soit 108 millions de litres d’air, ce qui représente une quarantaine de piscines olympiques d’air pur par heure.
Autre bienfait et pas des moindres : la consommation électrique du Para-PM est trois fois plus faible que celle des filtres mécaniques actuellement utilisés. Grâce à l’ajout d’un catalyseur, cette innovation s’attaque également à la pollution à l’Ozone.
Un test avec 10 purificateurs installés dans une école parisienne
Les premiers tests réalisés par Aérophile sur ce produit ont été concluants, menant ainsi à une expérimentation plus large lors des prochains Jeux Olympiques et Paralympiques.
«Aérophile a été capable de montrer des résultats d’essais de laboratoire qui provenaient d’anciennes réalisations qui ont finalement été les prototypes de ces aérophiltres. On va confirmer ces résultats avec une campagne de mesure qui sera menée en partenariat avec Airparif», a affirmé Antoine du Souich, le directeur de la stratégie et de l’innovation chez Solidéo, sur YouTube.
Une autre expérimentation du Para-PM a même été menée ces derniers mois à l’école de la Victoire, dans le 9eme arrondissement de Paris, avec la pose de 10 purificateurs d’air dans la cour de l’établissement depuis juin 2023. Les premiers résultats de ce test doivent être rendus publics ce jeudi 20 juin à 14h.
L’école Victoire du 9e arrondissement de Paris est la première école au monde à expérimenter des purificateurs d’air extérieur. Bravo à @dburkli et @AEROPHILE_SAS d’être précurseurs et permettre à la technologie d’accompagner les politiques de réduction des émissions de polluants… pic.twitter.com/kC0WJOnNbA
— Respire Association (@respireasso) August 31, 2023
En cas de succès dans cette école et lors des JO 2024, cette technologie pourrait être déployée à plus grande échelle dans toute la France afin de lutter plus efficacement contre un problème majeur de santé publique en France.