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Santé : pourquoi les cas de coqueluche sont-ils en forte hausse cette année en France ?

La vaccination contre la coqueluche demeure obligatoire avec une primovaccination à deux injections à l'âge de 2 mois et 4 mois, suivi d'un rappel à l'âge de 11 mois. [FRED TANNEAU / AFP]

Six ans après le dernier pic épidémique de coqueluche en France, cette maladie très contagieuse a connu une explosion des cas dans l’Hexagone en 2024. Ce regain s’explique par l’aspect cyclique de la coqueluche et par la baisse de l’immunité des Français liée à la mise en place de mesures barrières pour endiguer le Covid-19.

Une maladie responsable de 40 millions de cas et de 300.000 décès par an à l’échelle planétaire. Dans une publication relayée en début de mois, Santé publique France a alerté sur une recrudescence des cas de coqueluche dans l’Hexagone depuis janvier 2024. 

D’après les données mises en avant par l’Institut Pasteur, plus de 5.800 cas de cette infection bactérienne ont été recensés en France depuis le début d’année. Cette tendance s’est même vérifié à l’échelle européenne puisque l’European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) a recensé 32.037 cas de coqueluche entre le 1er janvier et le 31 mars 2024 contre 25.130 cas en 2023.

«Un patient infecté peut contaminer 15 personnes en moyenne»

Cette infection bactérienne, principalement causée par la bactérie Bordetella pertussis, est particulièrement contagieuse, plus encore que la varicelle. Elle se transmet par voie aérienne, nottament au contact d’une personne malade présentant une toux. 

«On n'a jamais vu ça depuis plus de 40 ans environ. Ni ce nombre de cas, ni une augmentation aussi rapide. C'est une bactérie qui est très contagieuse : on a estimé, avant l'ère vaccinale, que lorsqu'un patient est infecté, il peut contaminer 15 autres personnes en moyenne. C'est par exemple dix fois plus que le virus du Covid au début de l'épidémie», a expliqué Sylvain Brisse, responsable du Centre national de référence de la coqueluche à l’Institut Pasteur, sur Franceinfo.

Une maladie cyclique «avec des pics tous les 5 ans»

La coqueluche évolue par cycles de recrudescence comme en témoigne les six derniers pics épidémiques dans l’Hexagone, relevés par Santé publique France, en 1997, 2000, 2005, 2009, 2012-2013 et 2017-2018. 

«La maladie est donc particulièrement transmissible et elle est cyclique, avec des pics environ tous les cinq ans. Mais là, peut-être à cause des mesures barrières de la période Covid, l'immunité de la population est plus faible. La bactérie Bordetella pertussis, responsable de la coqueluche, peut donc circuler très facilement dans la population», a analysé Sylvain Brisse.

Une vaccination obligatoire contre la coqueluche dès le plus jeune âge

Pour lutter contre son expansion, les pouvoirs publiques ont misé sur une politique vaccinale visant à réduire les formes sévères, les hospitalisations et les décès, notamment chez les nourrissons de moins de 6 mois.

La vaccination demeure obligatoire avec une primovaccination à deux injections à l'âge de 2 mois et 4 mois, suivi d'un rappel à l'âge de 11 mois. D’autres rappels sont ensuite prévus à 6 ans, entre 11 et 13 ans et jusqu’à l’âge adulte (25 ans avec possibilité de rattrapage jusqu’à 39 ans).

La vaccination des femmes enceintes est également recommandée dès le second trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée.

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