Les syndicats de médecins libéraux ont obtenu «des avancées» auprès de l’Assurance maladie, à l’issue d’une nouvelle négociation pour faire augmenter le prix des consultations. Une séance finale devrait se tenir au début du mois d’avril pour l’ensemble des professions médicales.
Les négociations entrent «dans leur dernière ligne droite», a estimé Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie. En effet, à l’issue de la quatrième séance multilatérale de négociations tarifaires entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux, de premiers accords sur des montants potentiels pour les consultations et les actes médicaux semblent avoir été obtenus. La prochaine séance prévue fin mars-début avril s'annonce cruciale en vue de la nouvelle convention médicale qui sera actée pour les cinq prochaines années.
Consultation de médecine générale à 30 euros
Le 8 février dernier, lors de la dernière séance de négociations sur le prix des consultations pour les cinq ans à venir, l'Assurance maladie avait ainsi proposé une revalorisation à 30 euros de la consultation du médecin généraliste, qui était fixée à 25 euros depuis 2017 et qui avait été augmentée à 26,50 euros depuis le 1er novembre 2023. Un accord autour d’un prix de 30 euros semble désormais proche d’être conclu.
Consultation longue à 60 euros
Autre nouveauté concernant ces premiers accords : le valorisation d’une consultation dite «longue» du médecin traitant. Celle-ci pourrait être fixée à 60 euros. Pour l’instant, cette nouvelle consultation ne s’appliquerait qu’aux personnes de plus de 80 ans et aux personnes handicapées, dans des cas bien précis.
Plus précisément, selon cette proposition, un médecin traitant pourrait facturer, une fois par an, cette consultation longue dans les situations suivantes : dans les 30 jours après la sortie d’hospitalisation d’un patient âgé de plus de 80 ans ; dans le cadre du remplissage d’un dossier de demande d’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ; pour une consultation de dé-prescription de patients hyperpolymédiqués (ayant 10 lignes de traitement) ; ou encore pour une consultation en présence de l’infirmière en pratique avancée (IPA).
Hausse des prix pour les spécialistes
Les tarifs de certains spécialistes seraient également revus à la hausse. Parmi les pistes avancées, la possibilité pour certains spécialistes de facturer à la fois une consultation et un acte technique, au lieu de devoir choisir. Les gynécologues pourraient ainsi, par exemple, facturer toutes les échographies faites pendant la grossesse d’une patiente, alors que pour l’instant, seules les trois échographies obligatoires le sont. Le prix d’une consultation pourrait aussi augmenter pour atteindre 40 euros.
Cette mesure s’applique aux consultations chez les psychiatres (57 euros), ainsi qu’aux consultations chez les endocrinologues et celles de dépistage des mélanomes par des dermatologues (60 euros). D’autres revalorisations concerneraient les consultations connues sous le nom de «recours à l’expertise pédiatrique». Elles pourraient monter à 60 euros pour les enfants et les adolescents.
Hausse des prix la nuit et les jours fériés et reversement des économies
Enfin, les syndicats ont également salué les propositions sur les majorations pour les consultations la nuit et les jours fériés (pas accessibles en téléconsultation), ainsi que la proposition de l’Assurance maladie de reverser aux praticiens une partie des économies qu'elle fait, s'ils prescrivent moins de médicaments ou dispositifs médicaux surconsommés.
Ce reversement partiel concernerait par exemple les appareils à pression continue utilisés contre l'apnée du sommeil, qui sont sur-prescrits en France, ou encore les inhibiteurs de pompes à proton, utilisés pour le reflux œsophagien et l'ulcère, qui sont également sur-prescrits.
Parmi les points encore à trancher figurent les sommes réservées pour accompagner la prochaine révision de la nomenclature des actes techniques des spécialistes et le calendrier d'application des hausses prévues par la nouvelle convention.