Pour répondre à la crise entourant le secteur, le gouvernement a décidé de lancer les Assises de la pédiatrie qui se tiendront ce vendredi 24 mai à Paris. Après plus de six mois de travail et de consultation des professionnels de santé, et des patients, un rapport a été remis aux autorités.
De nombreuses attentes autour de la table. Après avoir été repoussées à de multiples reprises, les Assises de la pédiatrie se tiendront ce vendredi à Paris. Le ministre délégué en charge de la santé, Frédéric Valletoux et la ministre chargée de l'Enfance, Sarah El Haïry, ont invité 250 personnes afin de répondre «à la crise que connaît le secteur de la pédiatrie et de la santé de l’enfant».
À l’automne 2022, l'ancien ministre de la Santé et de la prévention, François Braun souhaitait apporter une solution à cette dernière marquée par l’engorgement des services de pédiatrie face aux épidémies, les départs de professionnels ou encore les conditions de travail difficile.
En décembre, un comité d’orientation présidé par le Pr Christèle Gras Le Guen, professeure des universités en pédiatrie, cheffe du service de pédiatrie générale et des urgences pédiatriques au CHU de Nantes, présidente de la Société Française de pédiatrie et Adrien Taquet, l’ancien secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des Familles a été mis en place.
Pendant plus de six mois, les équipes de cette cellule ont travaillé d’arrache-pied pour rédiger un rapport sur la situation nationale. 23 tables rondes, 123 auditions de plus de 300 personnes ou encore, une enquête de l’UNAF (Union nationale des associations familiales) sur la perception de la santé par les familles ont été menées. Ainsi, un rapport baptisé «Ma santé, notre avenir. Investir dans la santé des enfants d’aujourd’hui et de demain : une urgence nationale», a été remis aux ministres.
80 actions concrètes
Au total, entre 300 et 400 mesures ont été proposées aux autorités pour améliorer la prise en charge des 0-18 ans. Ce jeudi, le gouvernement a annoncé un plan voulu «ambitieux» autour de ce secteur.
À la veille des Assises, la feuille de route du gouvernement déclinait ainsi 16 mesures et 80 actions «concrètes». Face aux défis, «nous avons souhaité repenser profondément notre approche de la santé des enfants», a expliqué Frédéric Valletoux dans une déclaration transmise à l'AFP, estimant que ce plan est «un véritable tournant dans notre approche de la santé des plus jeunes».
Un budget de 300 millions d'euros par an d'ici à 2030 devrait permettre au gouvernement de déployer son dispositif. Un projet axé sur la prévention, avec une régularisation des examens obligatoires, une refonte du carnet de santé, la vaccination contre la bronchiolite avec le Beyfortus de Sanofi ou encore l’optimisation des accès aux orthophonistes.
Les autorités promettent également de prévenir la dépression post-natale - grâce à un entretien réalisé après l'accouchement qui sera intégralement remboursé -, d’augmenter les capacités d’accueil dans les services de néonatalogie sur tout le territoire à l'horizon 2027.