L’approvisionnement de médicaments s’est aggravé en France en 2023. Près de 5.000 signalements de ruptures de stock et de risques de ruptures ont été signalés, selon un bilan de l’Agence de sécurité du médicament (ANSM).
Le milieu pharmaceutique est dans l’urgence, selon l’ANSM. Dans son rapport, publié vendredi, l’agence de sécurité a recensé 4.925 déclarations de ruptures de stock et risques de ruptures de médicaments en 2023, soit 30,9% de signalements supplémentaires par rapport à 2022, et 128% de plus qu’en 2021.
Au cours d'une même année, un médicament peut faire l’objet de plusieurs déclarations par les acteurs concernés par la distribution des produits. En 2023, l’ANSM a précisé que «toutes les classes de médicaments» avaient été concernées par les déclarations de ruptures de stock en France : «les médicaments cardio-vasculaires, les médicaments du système nerveux, les anti-infectieux et les anti-cancéreux sont plus particulièrement représentés», a précisé l’agence, assurant que le problème touchait de nombreux pays.
L’approvisionnement de l’amoxicilline en «amélioration progressive»
Les causes de ces ruptures de stock sont multiples : «Difficultés survenues lors de la fabrication des matières premières ou des produits finis, défauts de qualité sur les médicaments, capacité de production insuffisante, morcellement des étapes de fabrication…», a détaillé l’acteur de la santé publique dans son rapport. Le vieillissement des populations justifie également l’augmentation des besoins en médicaments.
L’amoxicilline, qui est l’antibiotique le plus couramment prescrit en France chez l’enfant et l’adulte, est par contre en «amélioration progressive de l’approvisionnement sur l’ensemble du territoire, en particulier sur les présentations pédiatriques», a expliqué l’ANSM. Les acteurs de la chaîne du médicament sont appelés à poursuivre leurs efforts, afin d’«anticiper dès à présent les approvisionnements pour garantir la couverture des besoins à l’issue de cette saison» hivernale.
Pour d’autres antibiotiques «tels que l’azithromycine et le cefpodoxime pédiatrique», la situation s’est fragilisée. Il a été demandé aux industriels de libérer leurs stocks. Les industriels, dépositaires, grossistes-répartiteurs, pharmaciens d’officine et hospitaliers se sont engagés à l’automne 2023 sur une charte de bonnes pratiques, pour partager leurs données sur les disponibilités des médicaments, sous l’égide de l’ANSM.