Publiée ce mardi 23 janvier, une étude clinique montre les résultats prometteurs d'un médicament contre l'AVC développé par une équipe de chercheurs français.
Seconde cause de décès à l'échelle mondiale, troisième au niveau national, l'AVC est un enjeu de santé publique majeur. Pour le traiter, les chercheurs français de la société Acticor Biotech ont développé un médicament, le Glenzocimab, dont l'essai clinique est prometteur. D'après l'étude publiée ce mardi 23 janvier, la mortalité a été réduite de plus de 50%.
Comme l'explique la Fondation pour la recherche sur les AVC, les accidents vasculaires cérébraux «recouvrent un ensemble de syndromes se manifestant par l'apparition brutale d'un déficit neurologique lié à des lésions cérébrales d'origine vasculaire».
On distingue les AVC ischémiques ou infractus cérébraux, consécutifs à l'obstruction d'une artère cérébrale, des AVC hémorragiques, consécutifs à la rupture d'un vaisseau sanguin cérébral. Les premiers représentent 80% des AVC et sont donc bien plus fréquents.
Le Glenzocimab s'adresse justement plus particulièrement aux patients atteints d'AVC ischémique aigu. D'après les informations de France inter, ce médicament vise à fluidifier le sang et est destiné à être administré en supplément de la thrombolyse, traitement de référence de l'accident vasculaire cérébrale ischémique. L'objectif est de limiter le risque hemorragique et notamment les hémorragies intracérébrales.
Publiée dans la prestigieuse revue The Lancet neurology, l'étude ACTIMIS a été menée dans six pays européens et a impliqué 166 patients. L'incidence des hémorragies intracrâniennes (HIC) symptomatiques est apparue inférieure parmi les malades traités avec le Glenzocimab (1%), en comparaison avec le groupe contrôle sous placebo (8%) et avec celui disposant du traitement de référence.
Des résultats «sans équivalent»
La même tendance a été observée concernant les HIC asymptomatiques et une diminution du nombre de décès est apparue dans le groupe traité avec le Glenzocimab (8%), comparativement au placebo (19%). Soit une réduction de la mortalité de plus de 50%.
Une baisse du nombre de patients présentant un handicap grave a également été enregistrée en lien avec le Glenzocimab, sachant que l'AVC est la première cause de handicap moteur non-traumatique en France. Les chercheurs d'Acticor Biotech précisent que ces résultats devront être confirmés lors des études de phase 3 mais saluent malgré tout des résultats «sans équivalent».
«C’est la première fois que des résultats d’une étude clinique randomisée, évaluant un antithrombotique en association à la thrombolyse à la phase aiguë de l’AVC ischémique montrent une réduction significative de la mortalité, qui est très vraisemblablement liée à une réduction des hémorragies intracrâniennes symptomatiques», s'est félicité Mikael Mazighi, coordinateur de l'étude ACTIMIS interrogé par la Gazette du laboratoire.
Selon la Fondation pour la recherche sur les AVC, on estime à environ 150.000 le nombre de nouveaux cas par an en France, soit un AVC toutes les quatre minutes. Les données de Santé publique France montrent par ailleurs que l'incidence des AVC est en augmentation chez les Français de moins de 65 ans, il s'agit notamment de la première cause de mortalité chez les femmes.