Françoise Hardy s'est éteinte ce mardi 11 juin à l'âge de 80 ans. Alors que sa santé se faisait de plus en plus fragile ces dernières années en raison d'un cancer, elle avait tenu à alerter le président de la République sur le sujet de la fin de vie en décembre dernier.
Une prise de position forte. Décédée ce mardi 11 juin 2024 à l'âge de 80 ans, Françoise Hardy - qui était atteinte d’un cancer du système lymphatique et d’un cancer du pharynx - avait interpellé Emmanuel Macron dans une lettre publiée en décembre dernier par La Tribune Dimanche, en faveur de la légalisation de l’euthanasie.
L’artiste, qui luttait depuis des années contre ces maladies incurables qui la faisaient extrêmement souffrir, avait plaidé auprès du chef de l’État pour une évolution de la législation sur la fin de vie. A l’image de nombreux patients atteints de maladies graves, elle avait confié vouloir «partir bientôt et de façon rapide».
Pour appuyer sa requête, Françoise Hardy avait pris pour exemple sa mère, atteinte dans les dernières années de sa vie par la maladie de Charcot. Cette dernière avait pu bénéficier de l’euthanasie afin de mettre fin à ses souffrances. «C'est grâce à deux médecins compréhensifs et courageux que ma mère n'a pas dû aller au bout d'une maladie incurable et insupportable», expliquait la chanteuse.
Au-delà de son expérience familiale, l’artiste avait mis en avant un autre argument au gré de son parcours médical afin de lutter contre ses deux cancers. «J'ai séjourné dans une clinique pour un cancer, et j'étais à l'étage où il n'y avait que des cancéreux dont plusieurs en étaient à leur deuxième ou troisième récidive et n'en pouvaient plus. Tous regrettaient que l'euthanasie ne soit pas légalisée, car ils avaient conscience de souffrir inutilement», avait-elle ajouté dans sa lettre.
Un projet de loi sur la fin de vie examiné cette année
Pour conclure son propos, la chanteuse avait misé sur «l’empathie» d’Emmanuel Macron pour faire évoluer la loi en la matière. La modification de la législation en la matière permettrait «aux Français très malades et sans espoir d'aller mieux et de faire arrêter leur souffrance quand ils savent qu'il n'y a plus aucun soulagement possible».
En réponse à ce témoignage, Agnès Firmin Le Bodo, alors ministre déléguée à l’organisation territoriale et aux professions de santé, avait évoqué dans le même média l’examen d’un projet de loi sur l’accompagnement lors de la fin de vie et sur l’accès à l’aide à mourir dès cette année.
Malheureusement, l'examen du texte, qui avait débuté en avril dernier, a été brutalement arrêté après la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale. Cette «grande loi de société» est désormais suspendu aux résultats des législatives anticipées.