Le plan gouvernemental sur la réduction de l’exposition des animaux aux antibiotiques, a été actualisé par le ministère de l’Agriculture, ce vendredi 17 novembre. Il vise désormais davantage les chiens, les chats et les chevaux, sur lesquels peu de progrès auraient été enregistrés.
Réduire l’usage d’antibiotiques pour éviter le développement de bactéries résistantes aux traitements, chez l’homme, mais aussi chez l’animal, est un objectif important pour les autorités. Le ministère de l’Agriculture en a fait un plan gouvernemental qui semblait porter ses fruits, mais qui n’a pas eu l’effet escompté sur les chiens, les chats et les chevaux. Une actualisation a donc été nécessaire.
Le ministère n’en est cependant pas à son premier coup d’essai. Depuis 2011, les efforts se concentrent sur l’élevage, premier consommateur d’antibiotiques en médecine animal. Cela a donné lieu au plan «Ecoantibio».
Des résultats encourageants sur les animaux d’élevage
«Les résultats sont excellents et dépassent largement les objectifs qui étaient fixés au démarrage», s’est félicité le ministère, avec une diminution de moitié de l’exposition des animaux d’élevage aux antibiotiques entre 2011 et 2022.
L’agence de sécurité sanitaire Anses avait rapporté qu’en raison de l’interdiction de nourrir les bêtes avec des aliments contenant des antimicrobiens à titre préventif, l’exposition des animaux aux antibiotiques a encore diminué de 9 % en 2022.
Cette exposition avait baissé de 35 % pour les lapins, de 21 % pour les porcs et de 12 % pour les volailles.
Selon le ministère, ce nouveau plan, Ecoantibio 3, ne compte pas sur une diminution supplémentaire. En effet, d’après les dernières déclarations, il resterait «peu de marges de manœuvre».
Peu d’avancées du côté des animaux domestiques
En revanche, ses objectifs se tournent en priorité vers l’exposition des chiens et des chats aux antibiotiques, espérant ainsi une diminution de 15 %. En effet, celle-ci n’a baissé que de 3 % entre 2011 et 2022 pour les «carnivores domestiques», selon Franck Fourès, directeur de l’agence nationale du médicament vétérinaire.
Elle aurait même augmenté en 2020 et 2021. D’après les vétérinaires, cela pourrait s’expliquer par le fait que «les gens se soient rapprochés de leurs animaux de compagnie, et les ont plus soignés pendant le Covid», a-t-il expliqué.
L'objectif n’est pas de soigner l’animal souffrant d’une maladie bactérienne, mais de sensibiliser sur les moyens de prévenir son apparition, avec la vaccination, ainsi que de meilleures conditions de vie et d’hygiène. Pour les chevaux, ce plan prévoit la création d’un indicateur «robuste» pour «documenter» leur exposition.
Le plan gouvernemental, Ecoantibio 3, comptera deux millions d’euros par an, pour financer des projets de recherche.