Ce jeudi 29 juin, le ministère de la Santé a recommandé de privilégier systématiquement le 15 en cas de problème de santé cet été. Le service est en cours de transformation et doit notamment permettre de désengorger les urgences.
Aux grands maux les grands remèdes : à l'approche de l'été et pour éviter l'engorgement des urgences, le ministère de la Santé mise tout sur le 15. En cours de transformation pour devenir un «service d'accès aux soins» (SAS), ce numéro d'urgence doit devenir un «réflexe» et être systématiquement composé avant de se rendre à l'hôpital, selon le cabinet du ministre François Braun.
Il est présenté comme la voie à suivre pour tous ceux qui n'auraient pas de solution pour un problème de santé qui nécessite rapidement un avis médical, notamment sur leur lieu de vacances. Le ministère a indiqué que, dans certains cas, cet appel au 15 sera même nécessaire pour pouvoir accéder aux Urgences.
Le nombre d'hôpitaux concernés par cette dernière mesure n'a toutefois pas été communiqué, les autorités précisant seulement que «cela se fera territoire par territoire [...] au regard des effectifs présents» et du «choix des acteurs locaux».
Quoi qu'il en soit, il faut partir du principe que le 15 est capable de «fournir une réponse pour les soins» nécessaires dans les 48h. Cela concerne la prise de rendez-vous avec un médecin, l'envoi d'une ordonnance «directement depuis la plate-forme du service d'accès aux soins» ou encore la mise en place d'une téléconsultation.
D'après le cabinet de François Braun, les SAS couvrent actuellement la moitié de la population française et l'objectif est d'arriver à 100% d'ici à la fin de l'année. Il s'agit de relâcher un peu la tension qui pèse sur l'hôpital, en manque chronique d'effectifs. La période estivale est particulièrement sensible, notamment aux Urgences où l'afflux de patients mène parfois à l'engorgement.
«Du temps, des ressources et des recrutements»
S'il se dit favorable aux SAS, le président du syndicat Samu-Urgences de France, Marc Noizet, a toutefois souligné que ces services de régulation nécessitent du personnel et que l'adaptation du service prendra donc «du temps, des ressources et des recrutements».
Des embauches ont été annoncées à la mi-mai par François Braun, ce que Caroline Brémaud, la cheffe des urgences de Laval (Mayenne), juge déjà tardif. Auprès de franceinfo elle a estimé que cette campagne de recrutement «aurait dû être lancée en septembre dernier, après l'été qui a été particulièrement difficile, afin d'éviter de revivre la même situation» cette année.
En parallèle, les directeurs d'hôpitaux ont également du mal à remplir leurs plannings en raison du bras de fer en cours sur la rémunération des médecins intérimaires. Au printemps, les syndicats de praticiens hospitaliers ont entamé des discussions avec le ministère visant à renforcer l'attractivité du métier, notamment en rémunérant mieux les gardes le week-end et la nuit.
Les échanges n'ont toutefois pas été jugés satisfaisants et deux alliances de syndicats de médecins hospitaliers ont déposé un préavis de grève pour les 3 et 4 juillet. Ils protestent contre la position de Bercy, qui compte sur le secteur de la santé pour faire des économies et a donc mis les négociations en pause, en attente d'arbitrages budgétaires.