Ce vendredi 2 juin marque la journée mondiale de sensibilisation contre les troubles du comportement alimentaire. Parmi ses formes les plus sévères figure l'hyperphagie, souvent associée à la boulimie en raison de caractéristiques communes, mais sensiblement différente de celle-ci.
Entre 3% et 5% de la population française est touchée. L'hyperphagie boulimique fait partie du spectre des troubles du comportement alimentaire. Une personne atteinte d'hyperphagie va être prise de récurrentes pulsions qui la pousseront à l'ingestion d’une grande quantité de nourriture dans un temps restreint et sans pouvoir se contrôler.
Bien qu'on l'appelle hyperphagie boulimique, le trouble se distingue de la boulimie par une absence de méthodes compensatoires - comme des vomissements ou l'ingestion de laxatifs - après avoir mangé de façon incontrôlée.
Contrairement aux personnes boulimiques, les personnes hyperphagiques ne cherchent pas à expulser de leur organisme les aliments consommés lors de leurs crises. En d'autres termes, tous les boulimiques font de l'hyperphagie, mais tous les hyperphagiques ne font pas nécessairement de la boulimie.
Risque de surmortalité voire de suicide
Une autre différence réside chez les personnes diagnostiquées des deux troubles. Alors que la boulimie est beaucoup plus présente chez les femmes et souvent détectée lors de la puberté, l'hyperphagie est souvent constatée après cette période, à l'âge adulte, et touche les deux genres de manière presque égale.
Toutefois, il existe des formes d'hyperphagie boulimiques précoces, qui sont plus sévères. Elles peuvent être repérées par «les éducateurs, les professeurs de sport, le personnel scolaire, les parents, et tout intervenant en milieu de garde présent au moment des repas», mentionne la Haute Autorité de Santé sur son site internet.
Comme les autres troubles du comportement alimentaire, l'hyperphagie est souvent associée à d'autres troubles psychiatriques, comme la dépression, les troubles de la personnalité, ainsi que les troubles anxieux et addictifs. Elle a des conséquences majeures sur la santé physique et mentale.
L'hyperphagie - comme la boulimie et tous les autres troubles du comportement alimentaire - s'accompagne aussi souvent d'un risque important de surmortalité, en raison de problèmes métaboliques ou de maladies mentales pouvant mener au suicide.
Sa prise en charge doit être pluridisciplinaire, soit «somatique, psychologique, nutritionnelle, sociale et familiale», peut-on encore lire sur le site de la Haute Autorité de Santé, qui précise que le processus doit être coordonné entre les divers intervenants, et adapté à l’âge du patient et à l’intensité de ses troubles.