Le cancer du sein d'une ancienne infirmière a été reconnu comme maladie professionnelle, une première en France.
Cette décision pourrait faire jurisprudence. Une ex-infirmière du centre hospitalier de Sarreguemines (Moselle) a vu son cancer du sein être reconnu comme maladie professionnelle, une situation inédite dans l'Hexagone.
Infirmière entre 1981 et 2009, dans les services de gynécologie et de cardiologie, elle a travaillé de nuit pendant près de 28 ans. En effet, l'ancienne infirmière était en poste de nuit au moins une fois par semaine, ce qui équivaut à un total de 873 nuits.
«On peut affirmer qu'il existe un lien direct et essentiel entre le cancer du sein dont elle est victime et le travail effectué auparavant» peut-on lire dans la conclusion d'un dossier juridique relayé par Le Parisien.
une enquête syndicaliste de plusieurs années
Depuis 2018, la secrétaire régionale de la CFDT-Mineurs, Brigitte Clément a épluché plusieurs études de l'Inserm (Institut national de la recherche et de la santé publique), de l'IRNS (Institut national de la recherche et de sécurité), le Circ (Centre international de recherche contre le cancer) et de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail). Toutes ont affirmé que le travail de nuit contribue à dérégler l'horloge biologique ce qui entraîne une diminution des défenses immunitaires qui pourrait favoriser le cancer du sein.
«Notre action, ce n'est pas seulement de faire reconnaître la maladie professionnelle. C'est aussi d'agir en prévention sur les conditions du travail» a annoncé Brigitte Clément en conférence de presse, dans des propos relayés par France Bleu.
Dans le cadre de l'enquête, des centaines de femmes de Moselle et d'Alsace atteintes d'un cancer du sein ont été contactées par la CFDT et ont fait l'objet d'une instruction.