Alors que la France fait face à une «triple épidémie» avec la circulation simultanée du Covid-19, de la bronchiolite et de la grippe, Santé publique France a alerté, vendredi, sur une situation «complètement inédite» et «remplie d’incertitudes».
Ça se complique. Santé publique France a souligné, ce vendredi 2 décembre, que la «triple épidémie» à laquelle fait face la France, avec la circulation simultanée du Covid-19, de la bronchiolite et de la grippe, est «complètement inédite» et son évolution est encore difficile à prévoir.
«Les années antérieures, il y avait plutôt des virus respiratoires qui se succédaient les uns aux autres : une première circulation de rhinovirus laissait la place à des VRS (principale virus en cause dans la bronchiolite ndlr), qui, très généralement, laissait le pas à la grippe. Là, on a des co-circulations», a expliqué l'épidémiologiste Sophie Vaux.
Cette «triple épidémie» pourrait entraîner «un impact clinique assez fort, notamment sur les hôpitaux» même si ces pathologies ne touchent pas les mêmes populations. En effet, la grippe et le Covid-19, qui est en nette accélération selon Santé publique France, touchent plutôt une population majeure et plus vulnérable tandis que la bronchiolite est présente chez les nourrissons.
la vaccination à accélerer
Pour l’heure, il est difficile de prédire si des pics des trois épidémies pourraient survenir, simultanément, à Noël. «Il faut encore un peu de temps pour savoir si cette notion de cannibalisme viral se confirme», a jugé Didier Che, directeur adjoint aux maladies infectieuses.
Si l’incertitude règne aujourd’hui, c’est notamment en raison de la présence des épidémies du Covid-19 et de la grippe en même temps. Et une éventuelle compétition entre ces deux virus pourrait rendre leur coexistence difficile et, ainsi, limiter le risque de pics simultanés.
Le directeur adjoint aux maladies infectieuses a toutefois rappelé que la France dispose «d’un arsenal préventif» face à cette triple épidémie.
De son côté, Santé publique France a insisté sur la nécessité de se faire vacciner avant la période des fêtes avec les rassemblements familiaux propices à la transmission des virus.
Mardi 29 novembre, avec le regain de l’épidémie de Covid-19, la Première ministre Elisabeth Borne avait appelé au port du masque dans les transports et au contact des personnes fragiles.
«Je lance un appel solennel : respectons les gestes barrières, portons le masque dès que nous sommes avec des personnes fragiles ou dans des zones de promiscuité comme les transports en commun (…) Ce sont des petits gestes qui sauvent des vies », avait-elle dit.
«Cette nouvelle vague nous le rappelle : le virus n’a pas disparu, l’épidémie frappe encore, tue encore», avait-elle ajouté.