Plus de 15.500 cas de variole du singe ont été recensés dans 72 pays, selon une récente étude de l’OMS. Une flambée des cas inquiétante qui pourrait pousser le directeur général de l’OMS à déclencher le niveau d’alerte maximale.
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré qu’il allait donner une conférence de presse, ce samedi 23 juillet, pour annoncer si l’organisation onusienne allait déclencher le plus haut niveau d’alerte de l’organisation.
Lors d'une longue réunion du Comité des experts, ce jeudi 21 juillet, qui a eu pour objectif de guider le directeur général de l’OMS dans sa décision et ses recommandations, ce dernier a expliqué qu'il restait «inquiet» de la diffusion de la maladie, même si le rythme de propagation a diminué dans certains endroits.
Inquiétude grandissante face à la flambée des cas
C'est le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus qui a la responsabilité d'éventuellement déclarer l'urgence de santé publique de portée internationale, le plus haut degré d'alerte de l'agence de santé. Une urgence de santé publique qui aura comme répercussion de déclencher toute une série d'actions des pays membres. Lors d'une première réunion le 23 juin, la majorité des experts a recommandé à l’ancien de ne pas prononcer l'urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).
Pourtant, certains éminents spécialistes de santé ont fait part d’une certaine inquiétude lors des derniers jours. «La variole du singe est hors de contrôle, il n'y a aucune raison légale, scientifique ou sanitaire de ne pas déclarer une urgence de santé publique de portée internationale», a tweeté vendredi soir Lawrence Gostin, professeur américain de droit de la santé publique et directeur du Centre de l'OMS pour le droit de la santé.
L'Europe est la région du monde la plus touchée
Selon les derniers chiffres de l’OMS publiés, le mercredi 20 juillet, l’Europe est toujours la région la plus touchée avec près des trois quarts des cas devant les deux continents américains. L’Espagne est le pays le plus touché au monde, avec 3 125 cas, devant le Royaume-Uni (2.137), l’Allemagne (2.110), les Etats-Unis (1.965), la France (912), les Pays-Bas (656), le Canada (604), le Portugal (515), le Brésil (384) et l’Italie (374).
Dans la plupart des cas, les malades sont des hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, relativement jeunes, et vivant essentiellement en ville, selon l'OMS. Une étude qui a été publiée, ce jeudi 21 juillet, dans la revue scientifique New England Journal of Medicine, la plus large réalisée sur le sujet et basée sur des données de 16 pays différents, a confirmé que 95% des cas récents ont été transmis lors d'un contact sexuel et que 98% des personnes qui ont été touchées étaient des hommes gays ou bisexuels.
L’agence de santé a déclaré qu’elle œuvrait en parallèle aux côtés des États-membres et des experts pour faire avancer la recherche et le développement autour du virus, alors que les vaccins sont rares. L’entreprise danoise Bavarian Nordic, l’unique laboratoire produisant un vaccin autorisé contre la variole du singe, a informé, ce mardi 19 juillet, avoir reçu une commande d’1,5 million de doses, majoritairement livrées en 2023, d’un pays européen dont le nom n’a pas filtré, alors que les États-Unis ont commandé 2,5 millions de doses supplémentaires.