Une nouvelle souche de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo a été découverte par des scientifiques de l’université Sechenov de Moscou dans le sud de la Russie mardi 28 juin. L'occasion de faire le point sur cette maladie méconnue transmise majoritairement par les tiques et fatale dans 10 à 40 % des cas.
La fièvre hémorragique de Crimée-Congo refait parler d'elle. Cette maladie peut entraîner une insuffisance hépatique ou pulmonaire chez le patient quelques jours après son infection.
Elle est provoquée par un Nairovirus de la famille des Bunyaviridae et transmise principalement par les tiques et le bétail.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), elle serait responsable de la mort de 10 à 40 % des sujets atteints. Au-delà des animaux, cette pathologie peut être transmise par l’Homme via un contact sanguin, des sécrétions ou des fluides corporels.
Une maladie présente aux 4 coins du monde
Le Moyen-Orient est touché par la maladie depuis la fin des années 1970, notamment en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, en Irak, à Oman et au Pakistan. Plus récemment, des cas émergent au Soudan, en Afghanistan et en Iran.
Sur le continent européen, les régions au sud de la Russie situées aux frontières de l’Ukraine, du Kazakhstan et de la Géorgie sont aussi confrontées à des cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo.
La maladie a fait récemment son apparition en Espagne et en Tunisie avec notamment un cas détecté dans la province de Salamanque (Espagne) en mai 2020.
Une durée d’incubation qui oscille de un à treize jours
La durée d’incubation varie selon le type de contamination. Si cette dernière est liée à la piqure d’une tique, son délai est d’un à trois jours en moyenne, avec un maximum de neuf jours.
En revanche, si la contamination fait suite à un contact avec du sang ou des sécrétions, la durée d’incubation moyenne est de cinq à six jours, avec un maximum fixé à treize jours.
Des symptômes nombreux et variés
Les premiers symptômes décrits font état de nausées et de vomissements possibles, accompagnés de diarrhée, d’un mal de gorge et de douleurs abdominales.
Après deux à quatre jours, les douleurs abdominales migrent vers le quadrant supérieur droit avec une augmentation du volume du foie localisable par une simple palpation de la zone.
Parmi les autres symptômes soulignés, l’apparition de somnolence, de vertiges, de céphalées, de douleurs dorsales et dans la nuque après quelques jours de contamination est fréquente. Enfin, une sensibilité des yeux et une gêne liée à la luminosité peuvent se développer après avoir été contaminé par la maladie.
Des effets potentiellement graves
Au rayon des effets indésirables graves, l’accélération du rythme cardiaque (tachycardie) et la tuméfaction des ganglions lymphatiques (adénopathie) peut survenir en cas de complications.
Des saignements intercutanés sur les faces internes des muqueuses, comme la gorge ou la bouche, et sur la peau peuvent apparaître, laissant place à des phénomènes hémorragiques dans les cas les plus extrêmes.
Enfin, des signes d’hépatite peuvent se créer et entrainer une insuffisance hépatique ou pulmonaire à partir du cinquième jour de contamination.
Aucun vaccin disponible
Aucun vaccin n’a encore été mis au point chez l’Homme pour contrer la fièvre hémorragique de Crimée-Congo. Pour bloquer ses effets, la médecine s’attaque aux symptômes de la maladie et s’appuie principalement sur un antiviral, la ribavirine, administrée par intraveineuse ou par voie orale.
D’après l’OMS, le décès des patients atteints survient au cours de la deuxième semaine après l’infection. A l’inverse, le rétablissement s’opère entre neuf et dix jours après la date de la contamination.