L'OMS a estimé ce samedi 25 juin que la flambée mondiale de variole du singe était une menace sanitaire dont l'évolution était très inquiétante, sans atteindre pour le moment le stade d'une urgence sanitaire mondiale.
Alors qu'un premier cas de variole du singe a été confirmé chez un enfant en Île-de-France, le chef de l'Organisation mondiale de la santé a jugé ce samedi que la flambée mondiale de cette maladie n'était pas une urgence sanitaire mondiale pour l'instant.
Le directeur général de cette agence de l'ONU, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait convoqué une réunion d'experts sur la question jeudi pour savoir si l'OMS devait déclencher son plus haut niveau d'alerte face à l'épidémie, qui touche essentiellement l'Europe de l'Ouest.
Une hausse des cas de variole du singe a été détectée depuis début mai, loin des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest où la maladie est depuis longtemps endémique.
Une maladie non éndémique
Plus de 3.200 cas confirmés et un décès ont été signalés à l'OMS par une cinquantaine de pays où la maladie n'est pas endémique cette année.
«Le comité d'urgence a partagé de profondes inquiétudes concernant l'échelle et la rapidité de propagation de l'épidémie actuelle», notant beaucoup d'inconnues sur le phénomène, a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus dans un communiqué diffusé après avoir examiné le rapport des experts, qui représente leur position de consensus.
«Dans l'ensemble, dans le rapport, ils m'ont suggéré que pour le moment, l'événement ne constitue pas une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), qui est le niveau d'alerte le plus élevé de l'OMS, mais ils ont convenu que la convocation du comité lui-même reflète les inquiétudes grandissantes concernant la diffusion internationale de la variole du singe», selon le texte.
Une maladie rare
Connue chez l'être humain depuis 1970, la variole du singe ou «orthopoxvirose simienne» est une maladie considérée comme rare. Elle se traduit d'abord par une forte fièvre et évolue rapidement en éruption cutanée, avec la formation de croûtes. Le plus souvent bénigne, elle guérit généralement spontanément après deux à trois semaines. Elle est en général due à un virus transmis à l'être humain par des animaux infectés.
Mais dans la flambée actuelle, la transmission interhumaine est au premier plan. La majorité des cas signalés concerne jusqu'à présent des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.