La syphilis, que l'on croyait appartenir au passé, est toujours d'actualité. Les premiers cas sont réapparus en 1999 et l'augmentation est constante. Il existerait environ 400 à 500 nouveaux cas déclarés par an.
Le centre hospitalier de Brive-la-Gaillarde a récemment indiqué avoir diagnostiqué une quarantaine de personnes porteuses de la syphilis en 2015, contre en moyenne deux cas par an pendant les années précédentes. «Nous avons un nombre plus important de cas au niveau national, c'est certain», explique au Parisien Florence Lot, responsable de l'unité VIH, hépatite B et C à l'institut de veille sanitaire (InVS).
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On pensait, à tort que les antibiotiques avaient eu raison de cette infection. La maladie se contracte lors de rapports sexuels non protégés. Non traitée, elle peut entraîner des lésions de la peau et des muqueuses pouvant toucher de nombreux organes ainsi que des complications sur le cerveau, les nerfs, le cœur et les yeux.
Le traitement contre la syphilis n'est plus commercialisé
Deux raisons expliquent cette recrudescence contemporaine de cas de syphilis. Tout d'abord «le fait que le traitement de référence, l'Extencilline, n'est plus commercialisé par Sanofi depuis 2014 et donc plus disponible en pharmacie. Les malades doivent désormais se tourner vers le Sigmacillina, fabriqué par un laboratoire italien qui n'est plus accessible qu'à l'hôpital», déclare Florence Lot.
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Une hausse des pratiques à risques en est également la cause, «en particulier chez les homosexuels masculins. Les enquêtes le démontrent dès 1997», ajoute la praticienne. Le préservatif demeure la seule protection viable contre ce mal puisqu'il n'existe ni vaccin, ni traitement préventif. Dommage pour Guy de Maupassant, emporté à 42 ans, en 1893, d'une paralysie générale liée a une syphilis.