Malaise en Suisse. Un juge d'origine italienne aurait réussi à se faire euthanasier alors que ses troubles - une dépression et une syphilis - ne sont pas considérés comme des critères suffisants pour déclencher un suicide assisté.
L'affaire n'est pas simple. Selon 20minutes.ch, le juge Pietro A. - un magistrat d'origine italienne - aurait décidé de mettre fin à ses jours dès 2010 en prenant contact avec une organisation nommé Dignitas qui oeuvre à la mise en place de l'euthanasie.
Deux démarches en trois ans
Après avoir payé 10.000 Francs suisses (environ 8.135 euros), il avait finalement renoncé à son dessein. Trois ans plus tard, en mars 2013, il reprend contact avec Erika P., le médecin qui l'avait pris en charge et qui a depuis rejoint la Fondation Eternal Spirit, également engagée en faveur de l'euthanasie.
Le médecin donne son feu vert moyennant le versement d'une nouvelle somme de 10.000 Francs suisses. Le contreseing obligatoire d'un second médecin est rapidement obtenu et le juge Pietro A. peut alors recevoir les substances létales nécessaires à son suicide. Le 11 avril, il met fin à ses jours dans les locaux de la fondation à Bâle.
Syphilis et dépression
Sauf que dans sa lettre d'adieux, il explique qu'il souffre d'une "simple" syphilis, curable depuis l'introduction de la péniciline. Par ailleurs, des témoignages révèlent surtout que l'homme souffrait d'une profonde dépression depuis sa démission provoquée par un revers professionnel en 2010. Deux maux insuffisants pour justifier un suicide assisté en Suisse.
Malgré les excuses d'Erka P., la famille de la victime a décidé de porter l'affaire sur le terrain judiciaire en portant plainte, et sur le terrain politique en recevant le soutien du parti évangélique. Dans un communiqué, la conseillère d'Etat Elisabeth Augsburger a fait part de son souhait de lutter contre le tourisme mortuaire.
Fin septembre, le cas d'un Belge transexuel qui s'était fait euthanasier après l'échec de son changement de sexe, avait bouleversé l'opinion publique.
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