Après plus d'un siècle d'absence, le rubgy fait son retour aux Jeux Olympiques. Mais l'épreuve se déroulera à 7, et non à XV. Quelles sont les différences ?
Présent dans le programme olympique entre 1900 et 1924 avant de disparaître, le rugby se jouait alors à XV. Réintroduit pour Rio2016, puis pour Tokyo, en 2020, il va se jouer dans sa forme la plus spectaculaire, le "Seven". Voici ce qui change par rapport au rugby "traditionnel".
Le nombre de joueurs
Comme son nom l'indique, le Seven se joue à sept, et non à quinze. Exit les 1ères et 2èmes lignes, les flankers, ailiers et arrières : l'équipe dispose en tout en pour tout de trois avants, un demi de mêlée et de trois trois-quarts. S'y ajoutent cinq remplaçants sur le banc, qui peuvent entrer durant la rencontre. Et comme au XV, le joueur sorti ne peut revenir sur la pelouse que pour pallier à un saignement.
Le temps de jeu
Si le nombre de joueurs est divisé par deux, le terrain, lui, reste identique à celui du XV (100m x 70m). L'aire à couvrir est donc immense, et oblige à des efforts répétés. C'est pourquoi le temps de jeu est bien plus court. Alors que le match de XV se dispute en deux mi-temps de 40 minutes, entrecoupées d'une pause de 10 minutes, le Seven offre des parties de 14 minutes (2 x 7 minutes), avec 2 minutes de repos au milieu.
La finale sera en revanche un peu plus longue, avec deux mi-temps de 10 minutes. En cas d'égalité, une prolongation sera jouée entre les deux formations, d'une durée de 10 minutes (2 x 5 minutes), contre 30 minutes pour le XV (2 x 15 minutes). Autre particularité pour le chrono, les exclusions temporaires, au rugby à 7, sont plus courtes. Elles sont de 2 minutes, contre 10 pour le XV.
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Les points
Le terrain est donc le même, et la manière de compter les points également : un essai rapporte 5 points, une transformation 2 points, et une pénalité 2 points. A ceci près que les coups de pieds permettant une transformation ou une pénalité ne se font pas de la même manière. Au XV, le botteur peut poser le ballon à terre, sur un "tee", avant d'enclencher sa frappe vers les poteaux. Au contraire, au 7, le gain de temps est omniprésent : le coup de pied se fait en drop (il doit être lâché des mains et toucher le sol avant d'être frappé) dans les deux cas.
Les phases statiques
Que ce soit au XV ou au 7, les phases statiques (mêlées et touches) permettent la conquête de la balle. Mais alors que la mêlée du XV mobilise 9 joueurs de chaque équipe, celle du 7, elle, n'en réclame que 4. Les trois avants se lient jusqu'à la sortie du ballon.
De même, la touche du "Seven" ne demande que deux joueurs dans l'alignement, auxquels le ballon va être envoyé, alors que la touche du XV en mobilise le plus souvent 5, voire 7. Au final, ces phases sont davantage des rampes de lancement pour le 7, quand elles sont davantages des zones de combat dans le XV.
Les gabarits
Faisant la part belle au jeu et au rythme, le Seven est considéré, comme le hockey sur glace ou le basket-ball, comme l'un des sports les plus exigeants qui soient en termes physiques. Il faut, comme le disent les rugbymen, avoir "de la caisse" pour tenir les 14 minutes de la rencontre. Car avec un terrain de XV à couvrir, mais seulement six coéquipiers, l'effort est intense et continu. Les joueurs du Seven sont donc taillés pour, alliant puissance, vitesse et endurance.
Contrairement au XV, où la première ligne est composée de joueurs "ronds" flirtant facilement avec les 120 kilos, et où des géants de plus de 2m sont alignés en touche, le gabarit des joueurs du 7 s'oriente davantage vers celui des trois-quarts centre. Le parfait exemple est Sonny Bill Williams, la star néo-zélandaise. Il sera aligné à Rio dans l'équipe des Blacks de Seven, lui qui a déjà remporté la Coupe du Monde, à XV, en évoluant dans les lignes arrières.