L'athlétisme, considéré comme le sport olympique numéro un, débarque à Rio essoufflé par des mois de polémiques et compte sur ses stars, notamment Usain Bolt, pour redorer son image.
Jusqu'ici, tout ne va pas bien. Mais au moins son nom est sur les listes: Bolt, blessé durant les sélections jamaïcaines le 1er juillet, fait partie de la sélection.
Et c'est l'athlétisme mondial qui retient son souffle. Que seraient les Jeux Olympiques, et a fortiori les épreuves d'athlétisme de Rio 2016 (12-21 août), sans leur figure planétaire?
"C'est un problème de riches. Bolt est important mais il n'est pas le seul athlète à aller à Rio", tempère Sebastian Coe, président de la fédération internationale (IAAF), ancien double champion olympique du 1500 m, qui sait bien que l'athlétisme ne se résume pas à un seul homme.
Tout de même. L'absence du sextuple champion olympique - qui risque de perdre une médaille en relais après le contrôle positif de son équipier Nesta Carter à Pékin-2008 - serait un coup de massue médiatique pour le sport olympique N.1.
Bolt passera un test grandeur nature sur 200 m le 22 juillet. Et on en saura plus sur sa capacité à faire rêver les foules au Brésil.
Comme à Pékin en août dernier pour les Mondiaux, son duel face à l'Américain Justin Gatlin, ancien dopé suspendu à deux reprises - cinq ans en tout -, revêtira une forme de lutte du bien contre le mal.
Une antienne pour l'athlétisme, qui devra compter sur ses plus grandes stars à leur meilleur niveau pour faire oublier les scandales.
Renaud Lavillenie en mission
L'absence de la Russie est programmée, comme son dopage ces dernières années, à moins que le Tribunal arbitral du sport n'autorise finalement 68 plaignants, dont la tsarine de la perche Yelena Isinbayeva, à concourir aux Jeux, eux qui n'ont jamais été contrôlés positif de leur carrière. Réponse avant le 21 juillet.
Un autre coup de massue pour ce géant de l'athlétisme, qui figure le plus souvent dans la foulée des Américains au tableau des médailles olympiques dans ce sport.
Les héros de Londres 2012, et peuvent-ils raviver la flamme?
Le Britannique Mo Farah sera bien là. Lui aussi a vu le spectre du dopage s'approcher à grandes foulées, avec une enquête sur son entraîneur Alberto Salazar.
Mais le double champion olympique 5000/10000 m a continué sa route et délivré une copie parfaite depuis quatre ans: doublé également aux Mondiaux 2013 et 2015 et aux championnats d'Europe 2014.
Il n'était pas présent à Amsterdam pour les derniers championnats d'Europe, préparation pour les JO oblige.
Cocorico! L'autre star mondiale de l'athlétisme est française: le perchiste Renaud Lavillenie.
Le petit homme de Clermont-Ferrand, champion olympique 2012, a pris une dimension sans précédent en quatre ans, avec son record du monde (6,16 m) subtilisé aux perches de Sergueï Bubka.
Un exploit réalisé le 15 février 2014, qui avait presque rejeté dans l'ombre ce jour-là les Jeux d'hiver de Sotchi.
Pour les Français, le rêve serait de ramener plus que les trois médailles décrochées à Londres. Outre Lavillenie, le clan tricolore comptera sur son éternel marcheur Yohann Diniz et sur le prometteur décathlonien Kévin Mayer. Et une bonne nouvelle n'est pas à exclure sur le sprint (Jimmy Vicaut, Christophe Lemaitre) et les haies, où l'école française comptent plusieurs représentants de niveau mondial (Dimitri Bascou, Wilhem Belocian et Pascal Martinot-Lagarde).