Le Racing-Métro aborde le choc face à Toulon avec la ferme intention d'étalonner ses progrès, samedi (20h45) à Colombes en clôture de la 3e journée de Top 14, même si le RCT se présente remanié.
Les deux premières journées disputées à l'extérieur ont accouché d'une victoire de prestige à Montpellier (19-16) puis d'une défaite frustrante à Bordeaux (30-21) pour le Racing. Mais l'essentiel se situe plutôt dans la qualité des prestations, en nette amélioration sur le plan offensif après une saison 2013-2014 ponctuées de sorties arides.
De quoi aiguiser les appétits à l'heure de retrouver les charmes décatis du stade Yves-du-Manoir, hôte de "l'équipe championne d'Europe, championne de France, l'équipe qui actuellement marche sur l'eau", dixit l'entraîneur francilien Laurent Travers.
"C'est un test grandeur nature, appuie encore le technicien en charge des avants. Toulon, au niveau du jeu, de la conquête, du combat, c'est l'équipe la plus en place".
Effectivement, le RCT a allègrement sauté la case rodage cette saison pour croquer Bayonne en ouverture à Jean-Dauger (29-15) puis minutieusement dépecé le promu Rochelais à Mayol (60-19).
"Contre Toulon, il ne faudra pas être spectateur", exhorte le troisième ligne Wenceslas Lauret qui garde en mémoire le très disputé match amical entre les deux équipes, remporté d'un cheveu par le RCT (21-19, le 8 août).
"Ils sont très virulents sur les phases de ruck, parfois même à la limite du pénalisable. A nous de répondre présent et de ne pas se laisser faire. On va savoir si on peut prétendre à être des leaders ou pas."
- "Loin d'être un piège" -
Même si Laurent Travers a opposé un "joker" à la question, les entraîneurs franciliens devront forcément se gratter la tête sur la tactique à adopter, au vu de l'histoire récente entre deux équipes s'appuyant sur la puissance des packs et une grosse défense pour concasser leurs adversaires.
Avec un jeu restrictif et efficace, les Racingmen avaient battu le RCT à Colombes (14-3) en décembre dernier. Et en prenant les débats à leur compte, ils s'étaient inclinés en demi-finales du Top 14 à Lille en mai (16-6).
Faut-il donc s'appuyer sur les prometteurs frémissements offensifs de ces dernières semaines ? "Le beau jeu qui m'intéresse, c'est celui qui gagne", évacue Travers qui attend avant tout une agressivité maximale de ses troupes pour ne pas subir.
Côté varois, on mise sur l'émulation de la concurrence pour grappiller des points, alors que plusieurs cadres (Giteau, Steffon Armitage, Delon Armitage...) seront préservés.
"Il est normal de donner les cartes en mains à tous les joueurs", estime le manager Bernard Laporte, qui alignera par exemple une charnière inédite composée du jeune Eric Escande à la mêlée et de l'expérimenté Frédéric Michalak à l'ouverture.
"Difficile de dire à quelqu'un qu'il ne joue pas car il n'est pas bon, alors qu'il ne joue jamais ! C'est loin d'être un piège, c'est l'occasion de donner du temps de jeu à beaucoup", poursuit Laporte.
Et au cas où l'on estimerait que ce choc manque de saveur, les présidents des deux clubs Jacky Lorenzetti et Mourad Boudjellal ont rajouté des épices au goût décidément bien artificiel, à force de piques par voie de presse durant la semaine.