Il existe différentes manières d’évoquer une chute, dont l’expression un peu désuète «se casser la binette». Cette locution est née dans le courant du XVIIe siècle, et n’a aucun rapport avec l’outil permettant de biner un champ.
Elle fait en effet référence aux postiches extravagants que les nobles portaient à l’époque pour cacher leur calvitie, les «binettes». Créées par Benoît Binet, le perruquier du roi Louis XIV, ces coiffures étaient si populaires à Versailles qu’elles ont été rapidement associées au mot «figure».
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Le petit peuple a ainsi repris le terme pour se moquer des puissants, en disant, par exemple, d’un noble au physique ingrat qu’il avait «une drôle de binette», ou qu’il «se cassait la binette» dans le cas où il chutait. Le port de la binette a disparu à la Révolution française, car il révélait l’identité des membres de la noblesse et s’avérait donc dangereux pour eux. Cependant, l’expression a perduré.