Sans se décourager, au début de chaque nouveau pontificat, Hugues donne sa démission d’évêque de Grenoble et elle lui est refusée.
Il déclare qu’il n’a ni l’âge, ni la science, ni les vertus nécessaires, puis invoque ses faiblesses, ses tentations et son incapacité à se faire entendre. Et enfin, sa vieillesse et ses maladies continuelles. «Je vous préfère vieux et malade pour le bien de votre peuple, à tout autre qui serait plus jeune et en bonne santé», lui répond Honorius II, l’avant-dernier pape qu’il implore.
Hugues reçoit un jour la visite de Bruno et quelques compagnons à la recherche d’un désert pour prier. Il les conduit à la Grande Chartreuse et garda avec eux des liens étroits. Peu de temps après, saint Bruno vint fonder dans son diocèse l’admirable institution de la Chartreuse.
Hugues allait souvent dans cet ermitage et vivait avec les chartreux comme le dernier d’entre eux ; son attrait pour la solitude était si fort qu’il ne pouvait se décider à quitter cette austère retraite, et Bruno se voyait obligé de lui dire : «Allez à votre troupeau ; il a besoin de vous ; donnez-lui ce que vous lui devez.»
Quand Hugues vend son anneau, son calice pour soulager les pauvres, il veut aussi vendre son cheval. Bruno s’y oppose et tempère ses jeûnes et ses veilles. Il opérait un grand bien dans les âmes ; ses prédications véhémentes remuaient les foules et touchaient les cœurs ; au confessionnal, il pleurait souvent avec ses pénitents.
A 80 ans, après cinquante-deux ans d’épiscopat non désiré, le 1er avril 1132, Hugues s’éteint en demandant pardon aux infirmiers de leur avoir été à charge. Deux ans plus tard, Innocent II, le dernier à lui avoir refusé sa démission, le canonise. On l’invoque pour faire passer les migraines, lui qui en eut toute sa vie.
Pensée spirituelle de saint Hugues :
«Ce n’est que par la miséricorde de Dieu que nous pouvons espérer être sauvés.»
Courte prière :
«Seigneur, enseigne-moi comment monter de vertu en vertu, afin que je ne sois ni trop tendu au début, ni trop peu à la fin.» (Saint Bruno, conseiller d’Hugues)
Ephéméride du 1er avril :
En 1904, une circulaire du ministre de la Justice ordonne l’enlèvement des crucifix dans les prétoires. La justice appliquait depuis le IVe siècle les préceptes du Décalogue et la présence des crucifix dans les tribunaux invitait à l’élaboration de lois et de procès justes. Malgré les règles concordataires, le tribunal de Colmar décrocha, durant l’été 2010, le crucifix du XVIIe siècle qui présidait aux audiences du tribunal de grande instance.