Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle, a indiqué mardi qu'il voulait modifier le financement de l'hôpital et revenir en partie sur la tarification à l'activité.
«On ne peut pas gérer un hôpital comme une entreprise. C'est la raison pour laquelle j'introduirai une modification du financement de l'hôpital demain», a déclaré sur Europe 1 Benoît Hamon avant d'exposer dans la matinée ses propositions en matière de santé lors d'un «grand oral des candidats» organisé par la Mutualité française à Paris.
A lire aussi : Suivre la présidentielle en direct
«Ça va mal à l'hôpital», a-t-il souligné. Les personnels soignants et administratifs «vont mal parce qu'ils ont une surcharge de travail». «Cette surcharge de travail est en partie liée à la manière dont est financé et fonctionne aujourd'hui l'hôpital», a-t-il affirmé. «Il fonctionne selon la tarification à l'activité. On multiplie les actes pour obtenir un bon financement de l'hôpital», a développé le candidat, préconisant «une modification» de ce système.
Une notion de financement forfaitaire
«Si un certain nombre d'actes doivent continuer à être financés de cette manière-là, je pense qu'il faut introduire une notion de financement forfaitaire», a-t-il précisé. Benoît Hamon estime également qu'«il faut augmenter la part de remboursement de la Sécurité sociale» pour les soins dentaires, d'optique et les prothèses auditives. «Elle est aujourd'hui ridicule et finalement elle est essentiellement à la charge des complémentaires santé, ce qui fait que non seulement les tarifs sont élevés, mais qu'on est plus ou moins bien protégés selon qu'on a une bonne mutuelle ou pas».
A lire aussi : Santé : le programme de François Fillon
Le candidat socialiste a par ailleurs plaidé pour «une politique drastique de réduction des pesticides, de lutte contre les perturbateurs endocriniens, car ils sont responsables de diabète, de maladies cardiovasculaires et de cancers nombreux», a-t-il dit. Il a annoncé vouloir sortir du «régime dérogatoire» qu'est celui de l'AME (aide médicale d'état, réservée aux immigrés en situation irrégulière) en l'intégrant à la protection universelle maladie, et automatiser «l'accès aux droits pour la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire, ndlr) ou l'aide à la complémentaire santé pour les plus pauvres», une «priorité», selon lui.
«Une contribution supplémentaire»
Par ailleurs, il souhaite élargir à terme l'ensemble des aides publiques à la complémentaire santé, notamment fiscales, «aux fonctionnaires, retraités et étudiants qui n'en jouissent pas», quitte à envisager «une contribution supplémentaire (...) de la dépense publique» sans diminuer les aides existantes pour les salariés.
A lire aussi : Santé : le programme d'Emmanuel Macron
Face aux prix exorbitants de certains médicaments, Benoit Hamon n'exclut pas de recourir à la licence d'office, «l'arme ultime» pour «générer une molécule» (produire des génériques) dès lors que les prix du marché «ne correspondent pas à la réalité des coûts de production», a-t-il redit.