Le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a exhorté samedi ses partisans à «une insurrection citoyenne contre la monarchie présidentielle», dans un discours au ton très anti-européen et anti-FN, à l'issue de sa marche pour la VIe République.
«Ceci n'est pas seulement un événement extraordinaire, à l'intérieur d'une campagne électorale comme jamais on n'en a vu (...), c'est une insurrection citoyenne contre la monarchie présidentielle», a lancé le candidat à la foule qui lui a répondu «résistance».
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«Notre marche prouve que nous sommes capables de diriger le pays», s'est-il félicité, devant quelque 130.000 personnes, selon les organisateurs, place de la République.
Debout sur une petite estrade semblable à un ring, face à des militants agitant pour certains des drapeaux bleu blanc rouge, il a harangué la foule pendant un peu plus d'une heure.
«Nous voici pour proposer la VIe République sur cette place ou fut annoncée la Ve dont nous voulons tourner la page», a lancé le candidat, jugeant l'heure «grave», entre l'extrême droite et la droite et «les serviteurs de l'argent roi», qui risqueraient de mener le pays à la «dislocation».
Concernant l'Europe, il a fustigé une «négation de la volonté du peuple» et une «compétition sans fin entre les peuples, de sorte que partout sont encouragés les nationalismes les plus aveuglés». Selon lui, l'échec de cette construction «éclate sous les yeux du présent».
«Il faut donc que tout soit désobéi et rediscuté», a-t-il estimé sous les applaudissements, promettant de soumettre les traités à référendum.
Pour M. Mélenchon, «si tant de décisions destructrices ont été prises», c'est à cause de la Constitution actuelle «taillée sur mesure pour un homme exceptionnel dans des circonstances exceptionnelles».
«Révolution citoyenne»
«Ce temps est révolu, mais il en reste un texte qui ne doit pas tomber dans certaines mains, car il offre à la monarchie présidentielle des moyens incroyables de pouvoir absolu», a-t-il mis en garde, en allusion au Front national.
«Il faut faire cette révolution citoyenne», a-t-il estimé, avant de lancer: «les gens, les gens écoutez: il faut que les bulletins de vote donnent le coup de balai qui les fasse, tous sans exception, dégager», mot d'ordre aussitôt repris par la foule.