Benoît Hamon a présenté un «plan pour une alimentation de qualité» en dix mesures, qui prévoit notamment d'interdire «les perturbateurs endocriniens, les nanoparticules et les pesticides dangereux» dans l'alimentation.
Le candidat socialiste à la présidentielle, qui a fait de l'environnement et de la lutte contre les «perturbateurs endocriniens» un axe fort de sa campagne, a creusé son sillon écologique en présentant ce plan à la ferme bio de Châtenoy, où il s'est prêté au jeu des photographes, un agneau dans les bras.
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Parmi les dix propositions de Benoît Hamon, l'interdiction, en vertu du «principe de précaution», des perturbateurs endocriniens, nanoparticules et pesticides dangereux dans l'alimentation. Et «pour que (cette interdiction) ne mette pas en danger nos agriculteurs», il a promis d'interdire l'importation de «produits fabriqués avec ces mêmes pesticides». «Il ne serait pas logique d'imposer des règles du jeu à nos agriculteurs et d'accepter que l'on continue à importer sur les marchés français des produits maraichers fabriqués dans des conditions que nous jugeons dangereuses pour la santé publique», a-t-il justifié.
50% de bio dans les cantines
Autres mesures saillantes: l'homologation des pesticides par le ministère de la Santé, qui devra prendre en compte les «mélanges effectivement commercialisés» et non «les molécules prises séparément», en raison des effets cocktail; l'approvisionnement en bio des cantines à hauteur de 50% d'ici à 2025; la mise en place de «rémunérations pour services environnementaux» des agriculteurs; l'installation d'un Comité national d'éthique des abattoirs.
Afin de soutenir les filières «bio et équitables», l'ancien ministre de l'Économie sociale et solidaire entend étudier «la possibilité d'instaurer des prix planchers au niveau européen sur le modèle du commerce équitable». Il veut aussi voir aboutir le chantier de l'étiquetage nutritionnel, et s'engage, si le gouvernement n'y parvient pas avant la fin du quinquennat, à reprendre le flambeau sans «céder aux lobbies dans ce domaine».
Soulignant la nécessité d'un plan «pêche, pêcheurs, océan», Benoît Hamon a rappelé son opposition à l'arbitrage rendu par l'ancien premier ministre Manuel Valls sur le dossier des «boues rouges». «Je considère qu'il faudra reprendre ce dossier (...) il faut que ces entreprises qui par ailleurs perçoivent du CICE (Crédit impôt compétitivité et emploi, ndlr) et toutes sortes de crédits publics cessent de produire dans des conditions qui sont des conditions dangereuses pour la santé publique(...) l'environnement et la biodiversité. Pour ce qui me concerne, je suivrai l'avis de la ministre de l'Environnement Ségolène Royal», a affirmé M. Hamon, pour qui il «faut arrêter» d'opposer emploi et environnement.