Hôpitaux, protection sociale, accès aux soins ou déserts médicaux... Les candidats défendent leurs propositions et marquent leurs différences.
Ils remplissent leurs prescriptions. Cinq candidats à l’élection présidentielle ont présenté ce mardi, lors du Forum de la Mutualité Française, leurs pistes pour améliorer le système de santé du pays.
Un sujet attendu de la part des Français, puisque, selon un sondage Harris Interactive, 72 % d’entre eux jugent qu’il n’est pas assez évoqué dans la campagne. Face à eux, les politiques, engagés dans une course incertaine à l’Elysée, entendent marquer des points dans ce domaine pour se différencier.
Des hôpitaux publics au plus près des patients
Face aux difficultés décrites par le personnel soignant, Benoît Hamon (PS) veut modifier le fonctionnement des hôpitaux. Il vise ainsi à «introduire une notion de financement forfaitaire», alors que les établissements se rémunèrent actuellement à l’acte pratiqué.
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Une vision opposée à celle de François Fillon (LR) qui, lui, souhaite supprimer 500 000 emplois dans la fonction publique, y compris dans le domaine de la santé. «Cela ne doit pas toucher les soignants», mais les administratifs a-t-il précisé hier. De son côté, Emmanuel Macron (En Marche !) veut changer l’organisation des hôpitaux, en favorisant notamment les soins en ambulatoire.
Un financement de la protection sociale revu en profondeur
Pour pérenniser le système de santé, Marine Le Pen (FN) a fait de la suppression de l’Aide Médicale d’Etat une mesure phare de son programme. Le dispositif, qui permet aux étrangers un accès aux soins, serait remplacé par un mécanisme d’urgence plus restrictif.
Une vision partagée par Nicolas Dupont-Aignan (DLF), qui insiste également sur la nécessité de lutter contre les abus, comme les fraudes au RSA ou à la carte Vitale. Sur le mode de financement de la Protection sociale, Emmanuel Macron veut, de son côté, remplacer les cotisations d’assurance chômage et maladie des salariés par une augmentation de la CSG afin de favoriser le pouvoir d’achat des citoyens.
Un accès aux soins facilité pour tous les Français
Voulant réduire les inégalités, Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) propose de rembourser intégralement l’ensemble des soins prescrits. De même, le candidat de la France Insoumise entend supprimer les dépassements d’honoraires des médecins, y compris des spécialistes, afin d’économiser 8 milliards d’euros chaque année.
A l’opposé, Nicolas Dupont-Aignan se dit favorable à une hausse des tarifs de base. Il souhaite également fixer la consultation chez les généralistes à 35 euros, contre 23 euros actuellement. François Fillon veut, pour sa part, mettre l’accent sur la prévention. Ainsi, le candidat de droite entend prendre en charge à 100 % les lunettes pour les enfants «dès 2017». De même, il mettrait en place une consultation «longue et gratuite» tous les deux ans pour l’ensemble des Français.
Une lutte accrue contre les déserts médicaux
Yannick Jadot (EELV) a fait de la lutte contre la désertification médicale l’axe de son programme de santé. En effet, l’écologiste entend réglementer l’implantation des médecins sur les territoires en fonction de la démographie de la population. De même, il inciterait les professionnels à se regrouper dans des maisons de santé.
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Une proposition partagée par Emmanuel Macron qui, lui, parie aussi sur le décloisonnement des relations entre les hôpitaux et la médecine de ville. La candidate la plus offensive sur ce sujet reste toutefois Marine Le Pen.
La présidente du Front National souhaite relever le numerus clausus, le quota maximal, des médecins et instaurer un stage en internat dans les zones de désert médical. Autre piste évoquée : les praticiens à la retraite pourraient continuer à exercer dans ces espaces contre une déduction des charges.