Dans un entretien au Monde paru ce jeudi 2 février, Marine Le Pen indique que, contrairement à François Fillon, elle resterait candidate à la présidentielle si elle était mise en examen dans l'enquête sur l'emploi fictif de ses assistants parlementaires.
«Un juge pourrait décider qui est candidat et qui n'est pas candidat, c'est la fin de la démocratie», explique la présidente du Front National, répondant à une question sur les faits qui lui sont reprochés. Le Parlement européen, s'appuyant sur une enquête menée par l'organisme antifraude de l'Union Européenne, considère que le salaire de Catherine Griset, employée officiellement comme assistante parlementaire au Parlement européen, n'était pas justifié. Cette dernière aurait en effet travaillé en France, pour le compte du Front National.
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Le salaire en question s'élève au total à 300.000 euros. Mais selon Marine Le Pen, «Catherine, elle vient à Bruxelles quand j'y vais. Et quand je n'y vais pas, elle badge». Catherine Giret avait expliqué pour sa défense que si personne ne l'avait jamais vu entrer au Parlement européen, c'est parce qu'elle arrivait «par le parking», et que quand elle venait à Bruxelles elle logeait chez des amis, et n'avait donc pas de preuve de ses passages dans la capitale européenne. Selon les relevés de son badge, l'assistante n'aurait passé au total que trois heures au Parlement européen entre le 1er octobre et le 31 décembre 2014.
Plus de 300.000 euros réclamés par le Parlement européen
Pour Marine Le Pen, son cas n’a «rien à voir avec François Fillon. Je n’ai pas touché cet argent, c’est Catherine Griset, qui l’a touché, en contrepartie du travail qu’elle a effectué, que personne ne remet en cause, même pas le Parlement européen».
Alors que Marine Le Pen a fait savoir qu'elle n'avait aucune intention de rembourser les 300.000 euros du Parlement Européen, constitués d'argent public provenant des impôts des contribuables européens, l'institution européenne va déclencher des retenues sur le salaire de la présidente du Front National afin de récuperer la somme qu'elle estime dûe.
Le Parlement pourrait ainsi effectuer une retenue de 50% du salaire, 100% des indemnités de frais généraux et 50% des indemnités journalières. Les indemnités ayant déjà été versées pour février, les retenues commenceraient en mars. Au total, le Parlement pourrait recouvrer plus de 8.000 euros par mois.