Après un premier débat particulièrement policé, les sept candidats à la primaire de la gauche vont devoir faire leurs preuves ce dimanche soir, lors du deuxième round. Et renverser la tendance.
Jeudi dernier sur TF1 et RTL, les concurrents sont restés chacuns dans leurs discours, en évitant de se confronter. Le résultat avait même été qualifié de laborieux par un grand nombre de téléspectateurs sur les réseaux sociaux. Afin de bouger les lignes, Ruth Elkrief (BFMTV) et Laurence Ferrari (Itélé), qui présenteront le deuxième des quatre débats, ont promis dans Le Tube des échanges plus musclés.
D'autant que, compte tenu du suspense, chaque candidat entend prendre ces deux heures d'antenne comme d'une session rattrapage. Tour d'horizon de leurs défis respectifs.
Manuel Valls : l'homme d'expérience
Les plus : L'ancien Premier ministre a fondé sa première intervention sur son expérience à Matignon, en se positionnant comme un homme ayant vécu l'expérience du pouvoir. Il s'est ainsi recentré sur des thèmes qui lui sont chers, en étant très offensif sur les questions de sécurité et de terrorisme. Tout en défendant le bilan du quinquennat. Ainsi, il a évoqué sa «fierté d'avoir servi les Français dans une période très difficile».
Les moins : Plutôt tendu et nerveux, Manuel Valls, en défendant les résultats des cinq dernières années, est resté dans l'ombre de François Hollande. Tout l'enjeu pour lui sera, face à des concurrents critiques, de s'afficher comme un homme d'Etat tout en s'affranchissant du Président de la République.
Benoît Hamon : l'idéaliste
Les plus : La mesure phare de son programme, l'instauration du revenu universel, a été longuement débattue sur le plateau, entre les candidats. Même s'il a dû faire face à une quasi opposition, le frondeur a été au coeur des discussions, avec un joli coup de projecteur. Il se présente comme un homme novateur et ambitieux : «Il faut une gauche qui s'assume (...), qui propulse un imaginaire puissant».
Les moins : Ses détracteurs ont pointé un manque de stature d'homme d'Etat. Le grand défi de Benoît Hamon sera probablement de se présenter comme un candidat crédible avec des propositions certes innovantes, mais aussi solides.
Arnaud Montebourg : l'anti-loi travail
Les plus : L'ancien avocat a pu s'appuyer sur son éloquance. Durant ce premier débat, il est celui qui s'est illustré en critiquant Manuel Valls et le bilan du gouvernement concernant la loi travail. Il a ainsi souhaité s'adresser à «tous les déçus du quinquennat».
Les moins : Très présent en première partie de soirée, Arnaud Montebourg s'est vite effacé en fin d'émission face à ses concurrents. Il devra tenter de se positionner, entre un Manuel Valls offensif et un Benoît Hamon critique.
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Vincent Peillon : l'intellectuel
Les plus : L'ancien ministre de l'Education, parti tard en campagne, était le plus attendu lors de ce premier débat. Il a gardé sa ligne de conduite, en voulant se placer au centre du Parti Socialiste, avec une ligne rassembleuse : «je n'ai été d'aucun des diviseurs. Je veux être le président socialiste qui gouverne pour tous les Français».
Les moins : Le débat a été marqué par son énorme gaffe. Vincent Peillon a en effet parlé de «l'origine musulmane» de l'une des victimes de Mohammed Merah.
Sylvia Pinel : la bonne élève
Les plus : La présidente du Parti Radical de Gauche, seule femme du débat, a montré qu'elle maîtrisait ses dossiers, notamment sur les questions économiques.
Les moins : Le regard parfois fuyant, Sylvia Pinel n'a pas toujours semblé être très à l'aise dans les discussions. Ce dimanche soir, elle devra tenter de s'imposer.
François de Rugy : l'écolo libéral
Les plus : Peu connu du grand public, le député de Loire-Atlantique s'est montré sûr de lui et offensif.
Les moins : Seul écologiste de la primaire, son sujet de prédilection n'a pas été traité. Il sera attendu sur ce point lors du deuxième débat.
Jean-Luc Bennahmias : le trublion de la gauche
Les plus : Prolixe, l'ancien fondateur du MoDem s'est montré particulièrement vindicatif, notamment vis-à-vis des journalistes. Il n'a pas hésité à dénoncer le traitement médiatique des «petits candidats».
Les moins : Interrogé sur ses propositions, Jean-Luc Bennahmias s'est révélé lacunaire, approximatif. Tout l'enjeu pour lui sera de gagner en crédibilité.