Manuel Valls, candidat à la primaire de la gauche, a présenté mardi son «projet» présidentiel, centré sur des propositions visant à «refonder» l'Europe et permettre aux Français de «reprendre la main».
Doté d'un nouveau slogan («Une République forte, une France juste»), le programme multi-thématique de 50 pages présenté par l'ex-Premier ministre à la maison de la Chimie à Paris, comporte un important volet de réformes au niveau des 27 membres de l'Union européenne. Jugeant des écarts déloyaux au sein de l'UE, Manuel Valls propose notamment d'instaurer un salaire minimum européen variable suivant les pays (60% du salaire médian) ou d'encadrer dans un «corridor», avec un minimum et un maximum, les impôts sur les sociétés des Etats membres.
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Les multinationales du numérique comme Google ou Amazon seraient elles taxées là où leur chiffre d'affaires est réalisé. L'ex-locataire de Matignon, qui veut une grande conférence pour «refonder» le projet européen, propose d'avancer avec les Etats volontaires faute d'accord à 27. S'il parvient à l'Elysée, il compte fermer définitivement la porte à l'entrée de la Turquie dans l'UE, qu'elle «ne doit pas et ne pourra pas intégrer». En matière de discipline budgétaire, s'il entend respecter la règle européenne des 3% de déficit public maximum, Manuel Valls n'a pas l'intention de revenir à l'équilibre budgétaire à la fin du prochain quinquennat, jugeant «inopportun» de vouloir réduire le déficit «à marche forcée».
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Le candidat à la primaire des 22 et 29 janvier le justifie par ses priorités : défense (objectif de 2% du PIB en 2025), sécurité (création d'au moins 1.000 postes de forces de l'ordre par an), justice (10.000 nouvelles places de prison), éducation (hausse du salaire des enseignants), recherche (1 milliard pour les universités) et financement d’un «revenu décent» d'environ 800 euros fusionnant les minimas sociaux. Il promet toutefois «la poursuite de la baisse des dépenses obligatoires», en retenant une hypothèse de croissance de 1,9%.
Innovation budgétaire pour celui qui selon son entourage revendique «un droit d'inventer» plus qu'un droit d'inventaire : il propose une «provision» de 15 milliards d'euros sur le quinquennat pour faire face aux coups durs. Manuel Valls, donné pour l'heure nettement distancé par les sondages à la présidentielle en cas de victoire à la primaire de la gauche, fait également plusieurs autres promesses dont un service civique obligatoire de six mois, la division par deux en cinq ans de l'écart salarial hommes-femmes, un prêt à taux zéro pour les entrepreneurs ou encore une revalorisation de 10% des minimas retraite.