Le fondateur d’En Marche ! donne un coup d’accélérateur à sa campagne, en se montrant offensif. Quitte à froisser ses adversaires du PS.
Un candidat à l’offensive. Longtemps critiqué pour son manque de propositions, Emmanuel Macron va entrer dans le vif de la campagne présidentielle. Dévoilant son programme chaque jour davantage, le fondateur d’En Marche ! est attendu au tournant, samedi, à l’occasion de son premier grand meeting, à Paris. Un rendez-vous faisant figure de test, 10 000 militants étant annoncés, pour celui qui a été pressé ces derniers jours par l’ensemble de la gauche.
Plein cap sur l’Elysée en 2017
Près de quatre mois après la démission de l’ex-ministre, la dynamique Macron n’a pas faibli. Si bien qu’aujourd’hui, En Marche ! revendique 120 000 adhérents, répartis sur l’ensemble du territoire. Entouré d’une équipe structurée, le candidat a également su s’assurer le soutien de maires. Car tout l’enjeu sera pour lui de récolter les 500 parrainages nécessaires pour déposer sa candidature. Afin de mobiliser sur le terrain, la plateforme «les élus avec Macron» a d’ailleurs été lancée cette semaine.
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Reste, également, à convaincre les citoyens. Pour ce faire, le fondateur d’En Marche ! a enfin commencé à dévoiler une partie de son programme. Libéral assumé, il a ainsi mis l’accent sur l’économie, proposant notamment de moduler le temps de travail en fonction de l’âge. De même, il a annoncé hier vouloir «diminuer l’écart entre le salaire brut et le salaire net», en supprimant les cotisations maladie et chômage des salariés. Ces dernières seraient remplacées par de la CSG, aux sources multiples.
Autre domaine évoqué : l’écologie. Emmanuel Macron entend notamment réduire progressivement la production nucléaire. Des mesures qui semblent séduire l’électorat, puisque, selon un sondage BVA paru cette semaine, le candidat obtiendrait les meilleurs scores à gauche au premier tour de la présidentielle ( entre 14 et 19 %). Porté par la victoire de François Fillon à la primaire de la droite, En Marche ! pourrait même chasser sur les terres du centre et des électeurs déçus d’Alain Juppé.
La menace de concurrents
Pour autant, Emmanuel Macron est au coeur d’une vive polémique, accusé par le PS de diviser la gauche. Invité à participer à la primaire de janvier, le candidat à de nouveau refusé, hier, de «se perdre dans (ces) chicayas». Mais la donne a changé, en une semaine seulement. En effet, avec l’entrée en campagne de Manuel Valls, l’ex-locataire de Bercy pourrait se sentir menacé sur sa ligne politique.
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L’ancien Premier ministre n’a d’ailleurs jamais caché son animosité à l’encontre de la candidature d’Emmanuel Macron, qu’il n’a pas hésité à qualifier «d’aventure individuelle». Reste, enfin, le spectre d’une entrée en campagne de François Bayrou, qui pourrait bien embouteiller le centre. Le président du Modem devrait prendre sa décision au début de l’année.