Le président du Modem n’a pas mâché ses mots mercredi à propos d’une potentielle candidature d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle.
François Bayrou a estimé sur BFM-TV qu’une candidature de la part du ministre démissionnaire «ne marchera pas parce que les Français vont voir ce que cette démarche signifie, ce qu'il y a derrière tout ça». «Derrière cet hologramme, il y a une tentative qui a déjà été faite plusieurs fois de très grands intérêts financiers et autres qui ne se contentent plus d'avoir le pouvoir économique, ils veulent avoir le pouvoir politique !» a-t-il lancé.
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«Pourquoi ces heures et ces heures de télévision en direct, pourquoi ces couvertures de magazine(...) ?», s'est-il interrogé dans une charge somme toute très violente. «On a déjà essayé en 2007 avec Nicolas Sarkozy, ça n'a pas très bien marché. On a essayé en 2012 avec Dominique Strauss-Kahn ... et ce sont les même forces qui veulent réussir avec Macron ce qu'ils ont raté avec Strauss-Kahn» juge-t-il.
«Une séparation de l'Etat et de l'argent»
Mais ce n'est «pas du tout» parce qu’Emmanuel Macron pourrait occuper le même terrain politique que lui que le maire de Pau a fait cette sortie mais parce qu’il veut faire barrage «aux puissances de l'argent». Le troisième homme de l’élection de 2007 plaide d'ailleurs pour «une séparation de l'Etat et de l'argent» sur le même modèle que la «séparation de l'Eglise et de l'Etat».
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«Je ne suis pas pour que le pouvoir de l'argent prenne le pas sur la politique, il ne faut pas que l'un prenne le pas sur l'autre» a expliqué le président du Modem. Depuis la démission d'Emmanuel Macron, une partie des centristes de l'UDI observe avec intérêt son éventuelle candidature. Si celle-ci devait intervenir, elle mettrait à mal la tentative de recomposition du centre qu'espère opérer François Bayrou sur son nom.