Manuel Valls s'est dit mardi «triste» et même «dégoûté» des déclarations de l'ancien ministre Jérôme Cahuzac, qui a affirmé au premier jour de son procès avoir ouvert un premier compte en suisse en 1992 pour «financer» le courant politique de Michel Rocard.
«C'est à lui (Jérôme Cahuzac) de s'expliquer de ses manquements. Je suis triste, et je rajouterais peut-être: dégoûté», a déclaré le Premier ministre sur RTL. «Je ne vais pas commenter un procès en cours. Je suis chef du gouvernent, la justice est indépendante. C'est bien la démonstration qu'il n'y a pas deux poids, deux mesures: un ancien membre du gouvernement socialiste est aujourd'hui devant la justice», a également déclaré M. Valls, ancien membre du cabinet de M. Rocard à Matignon (1988-1991).
«Je ne suis évidemment au courant de rien»
«Je ne suis évidemment au courant de rien». «Je sais deux choses: c'est que Michel Rocard est le premier responsable politique à avoir permis le vote d'une loi instaurant, enfin, en 1990, la transparence». «Je sais aussi quelle était l'éthique de Michel Rocard et de son entourage», a déclaré Manuel Valls.
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«Comme Michel Rocard est décédé, comme un ami très proche --y compris de Jérôme Cahuzac--, Guy Carcassonne, qui était le principal conseiller de Michel Rocard à ce moment-là, est décédé, on a du mal à suivre Jérôme Cahuzac», a-t-il dit.
Près de quatre ans après un retentissant scandale s'est ouvert lundi le procès de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac, l'ancien ministre du Budget de François Hollande et Jean-Marc Ayrault, jugé pour avoir possédé un compte à l'étranger et trompé pendant des années le fisc français.
Cet argent, a déclaré M. Cahuzac à l'audience, devait «servir à financer» la campagne législative de 1993. «On espérait que Rocard se présenterait» à la présidentielle de 1995. «Une seule personne était au courant» de l'existence de ce compte.