La déchéance de nationalité aura eu raison de Christiane Taubira. L'Elysée a annoncé mercredi la démission de la Garde des Sceaux. Elle est remplacée par le député du Finistère Jean-Jacques Urvoas.
Elle a remis sa démission au président de la République quelques heures seulement avant que le Premier ministre présente aux députés la dernière mouture du texte sur la déchéance de nationalité. Dans son communiqué, l'Elysée indique qu'elle et François Hollande "ont convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s’ouvre à l’Assemblée nationale".
Mme @ChTaubira, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, a remis ce 27 janvier sa démission au président @fhollande https://t.co/e451WGkfqD
— Élysée (@Elysee) 27 Janvier 2016
Cette démission a été actée avant le départ de François Hollande pour l'Inde, le week-end dernier. L'actuel président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas, va la remplacer à la Chancellerie. Ce proche de Manuel Valls était chargé d'une mission pour trouver une solution à la réforme constitutionnelle de la déchéance de nationalité, à laquelle Christiane Taubira s'était publiquement opposée à plusieurs reprises.
"Parfois résister, c'est partir"
L'ancienne ministre a rapidement commenté sa démission sur Twitter.
Parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l'éthique et au droit. ChT
— Christiane Taubira (@ChTaubira) 27 Janvier 2016
Fière. La Justice a gagné en solidité et en vitalité. Comme celles et ceux qui s'y dévouent chaque jour, je la rêve invaincue. ChT
— Christiane Taubira (@ChTaubira) 27 Janvier 2016
Marine Le Pen, présidente du Front national, a salué "un soulagement" et "une bonne nouvelle pour la France". Pour Guillaume Larrivé (Les Républicains), elle a été "la pire ministre de la Justice de la Ve République". A gauche, Benoît Hamon, ancien ministre PS et proche de Mme Taubira, a exprimé son "respect pour les convictions" de l'ex-ministre, qui faisait figure de caution de gauche de l'exécutif, notamment depuis le départ du gouvernement de M. Hamon et d'Arnaud Montebourg en août 2014. Cécile Duflot a elle "salué chaleureusement la décision de courage et de conviction" de Mme Taubira. Le patron des députés PS Bruno Le Roux a exprimé son "respect" à Christiane Taubira, et assuré Jean-Jacques Urvoas du "même soutien confiant".