La défaite, attendue, est sans appel. La droite a remporté dimanche, comme prévu, les élections sénatoriales, dont le but était de renouveler la moitié de la chambre haute du Parlement, soit 179 des 348 sièges.
Alors que la gauche détenait la majorité avec sept sièges d’avance avant le scrutin, l’opposition a inversé la tendance. Selon des résultats partiels, elle devrait au moins avoir douze élus d’avance.
L’autre enseignement majeur de ce scrutin est la percée du Front national, qui ouvre pour la première fois les portes du Sénat à David Rachline (Var) et Stéphane Ravier (Bouches-du-Rhône).
Deux entrées qui montrent que "la stratégie du FN visant à améliorer son maillage territorial porte ses fruits", explique Yves-Marie Cann, directeur de l’Opinion à l’institut CSA.
Marine Le Pen se félicitait dans la soirée : "Plus une seule assemblée en France n’est interdite au FN".
Une défaite “symbolique”
Après la déconvenue des élections municipales, en mars, puis celle des européennes, en mai, voici donc une troisième débâcle qui s’abat en l’espace de six mois sur la majorité et sur le président, François Hollande.
Comme un symbole, son ancien fief, la Corrèze, est tombé dans l’escarcelle de l’UMP. La défaite est "symbolique pour la gauche, qui n’a pas su garder un bien acquis pour la première fois voici trois ans", explique Yves-Marie Cann.
Les responsables socialistes tentaient hier de faire bonne figure, minimisant la victoire bleue, mais cette dernière est "incontestable", insiste le spécialiste.
Dans un tel cas, toutefois, elle ne pourra pas entraîner de blocage pour le gouvernement, mais, au pire, un ralentissement du travail législatif avec l’Assemblée.