Réactions politiques aux annonces de François Hollande concernant la réforme territoriale, qui prévoit entre autres le passage de 22 à 14 régions et l'objectif d'une révision constitutionnelle prévoyant la suppression du conseil général en 2020:
- Claude Bartolone, président (PS) de l'Assemblée nationale: "On cherche à aboutir à des territoires solides et solidaires (...) pour rapprocher le pouvoir le plus possible des lieux de vie (...) Maintenant, que le Parlement fasse son travail".
"Nous allons examiner cette réforme dès le mois de juillet (...) et l'amender le cas échéant (...). Le président de la République a rencontré l'ensemble des forces politiques et ceux de l'opposition ont dit qu'ils ne voulaient pas toucher à la Constitution. Les départements sont mentionnés dans la Constitution, pour avancer sur cette question-là, il faut une réforme constitutionnelle, une majorité des 3/5e au Parlement ou un référendum et je crois que ce n'était pas le moment de rentrer dans un tel débat." (sur France Info).
- Xavier Bertrand (député UMP de l'Aisne): "La réforme est une bonne idée de réforme mais c'est une très, très mauvaise méthode retenue par le président de la République. Je suis prêt à m'engager sur cette réforme mais sur la méthode, il faut qu'il nous explique (...) On parle d'une réforme territoriale qui va changer le paysage français pour des décennies, ça ne se fait pas sur un coin de table à l'Elysée pour ne gêner personne. Il faut donner la parole aux élus et à la population. Je suis prêt à m'engager: disparition des conseils généraux, deux fois moins d'élus, mais il faut en même temps réussir à respecter la ruralité." (sur i>TELE)
- Hervé Mariton, député UMP de la Drôme: "J'assume la réduction du nombre des régions et la disparition des départements. Ce qui ne me va pas, c'est que la réforme prospère sur l’ambiguïté de l'intercommunalité à la française, alors qu'on a besoin d'un mouvement de fusions de communes (...) On trouve sur le site de l'UMP la trace d'une proposition de huit régions et la suppression des départements là où il y a une métropole. C'est une prise de position du 18 décembre 2013, pudiquement oubliée depuis. L'opposition doit s'opposer lorsque c'est justifié mais lorsqu'un sujet intéressant est mis sur la table, elle doit être exigeante sur le contenu et critique sur ce qui ne nous conviendrait pas." (au journal L'Opinion)
- Jérôme Chartier (député UMP du Val-d'Oise): "François Hollande vient d'inventer la première réforme qui ne sert à rien (...) C'est du bricolage, rien n'est fait pour essayer de créer des régions qui soient solidaires, logiques (...) J'étais pour un vrai redécoupage, une vraie définition, des régions et des territoires solidaires (...) Les Français sont prêts à la réforme, si vous faites une réforme territoriale par référendum, vous aurez de belles surprises. Mais il faut une réforme cohérente. Rien ne va changer dans les faits (...) Je ne peux pas voter ni m'abstenir sur un projet qui ne représente aucune économie budgétaire" (sur LCI et Radio Classique)
- Nicolas Dupont-Aignan (député de l'Essonne et président de Debout la République): "La réforme territoriale annoncée par François Hollande est pour lui avant tout une affaire de crédibilité. Le président de la République cherche dans l'urgence à relancer son quinquennat, au risque de rater une réforme pourtant indispensable. Celle du gouvernement socialiste ne va pas dans le bon sens (...) La création de grandes régions couplée à la suppression des départements va faire disparaître les élus de proximité qui représentent notamment les territoires ruraux (...) La suppression des départements et la création des grandes régions vont accroître le clivage territorial entre les métropoles régionales toujours plus riches et les villes moyennes de province toujours plus pauvres (...) L'échelon des régions doit être tout simplement supprimé (...) Il faut aboutir à la création de la France des 70 départements (qui) auront la taille maximale d'un million d'habitants." (communiqué)
- Le Parti de Gauche: "Les mesures d'austérité ne lui suffisent donc pas: en pleine crise de légitimité, François Hollande se donne le droit de réorganiser la France en profondeur ou plutôt de la faire disparaître. Exit en effet une République une et indivisible répondant aux valeurs de solidarité et d'égalité des citoyens, voilà le retour d'une France d'Ancien régime au service de grands barons nouveaux dévots de la compétitivité (...) Derrière l'effacement de fait des communes, échelon de base de la démocratie locale, et des départements au profit d'intercommunalités d'au moins 20.000 habitants, de métropoles et de grandes régions est programmée la privatisation rampante des services publics de proximité et l'éloignement des lieux de décision des citoyens (...) François Hollande poursuit l’œuvre de démantèlement de la République engagée par Sarkozy: la fin de la France héritée de 1789 et de l’État social issu du Conseil national de la résistance au profit d'une Europe de super régions appelées à se faire une concurrence économique entre elles à l'intérieur d'un marché libre et sans contrainte." (communiqué)