Laurent Wauquiez, député UMP de la Haute-Loire, estime que le rapprochement avec le centre (UDI et MoDem), prôné notamment pas Alain Juppé, est une "profonde erreur", dans un entretien au Parisien samedi.
"Cette idée proposée par Alain Juppé et d'autres est une profonde erreur. On ne répond pas à la crise d'un pays par une combine d'appareil politicien", affirme Laurent Wauquiez.
Et ce dernier d'expliquer sa position: "un, cela donne le sentiment que notre seule obsession est de faire barrage au FN au lieu de répondre à la crise du pays. Deux, on sort les calculettes... c'est vraiment de la petite politique. Trois, les Français attendent une UMP qui ait le courage de ses convictions, et pas une droite qui se perd dans des propos mous. Cela signifierait une démission idéologique de la droite face au politiquement correct."
Alain Juppé, s'est dit favorable à un rapprochement avec les partis du centre, UDI et MoDem, pour mettre en place une "plateforme commune", au lendemain de la sévère défaite du parti de droite, qui s'est fait devancer par le Front national aux élections européennes.
Comme le journal lui fait remarquer son silence depuis le départ de la présidence de l'UMP de Jean-François Copé, en pleine affaire Bygmalion, Wauquiez explique : "je n'aime pas la chasse à l'homme... Jean-François Copé a pris du champ et c'est une bonne chose."
Concernant la solution du triumvirat Fillon-Juppé-Raffarin à la tête de l'UMP par intérim, "elle a en tout cas le mérite de l'apaisement", assure-t-il. "Mais la vraie réponse ce n'est pas la gestion du parti, c'est ce qu'on propose sur le fond", ajoute le député.
A la question serez-vous candidat lors du Congrès de l'UMP en octobre, Laurent Wauquiez répond: "les réponses qui consistent à ressortir le bal des égo et des candidatures des uns et des autres est indécent. A ce stade de la crise, je veux secouer la poussière, lancer des idées fortes."
Enfin, vu la crise à l'UMP, le retour de Nicolas Sarkozy est-il inéluctable, lui demande le journal. "Ce qui est incontournable, c'est de ne pas ajouter des divisions aux divisions. On a besoin de tout le monde", conclut Laurent Wauquiez.