Le président français François Hollande a assuré lundi à Bakou que le rapprochement de l'Union européenne avec les Etats du Caucase du Sud n'était "dirigé contre personne", interrogé sur le risque de voir sa visite dans la région exacerber les tensions avec Moscou en pleine crise ukrainienne.
"Le partenariat oriental de l'Union européenne n'est dirigé contre personne mais doit avoir vocation à permettre un développement plus important des échanges et des investissements" tout en concourant à "la stabilité", a fait valoir François Hollande lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue azéri Ilham Aliev avant de poursuivre sa tournée dans le Caucase lundi en Arménie et mardi en Géorgie.
L'Ukraine, la Géorgie, l'Azerbaïdjan, la Moldavie, l'Arménie et le Bélarus ont signé il y a cinq ans avec l'Union européenne un accord de "partenariat oriental" qui établit une politique de coopération entre ces ex-républiques soviétiques et l'UE. Cet accord a toutefois montré ses faiblesses avec la crise ukrainienne alors que la Russie de Vladimir Poutine, jalouse de ses relations avec ces anciens satellites, tente de promouvoir une union douanière avec eux.
Evoquant sa visite, François Hollande a insisté: "ce sont des démarches et des déplacements qui ne sont dirigés contre personne mais qui visent à renforcer les liens entre l'Europe, la France et des partenaires qui sont aujourd'hui indépendants et soucieux de leur développement".
"Nous ne faisons rien pour détacher des pays d'une autre coopération", a-t-il encore assuré dans une allusion à l'union douanière pilotée par la Russie, affirmant qu'il tiendrait le même discours à Bakou, à Erevan et à Tbilissi.
Pour François Hollande, il s'agit de faire "en sorte que ces pays puissent déterminer leur avenir tout en ayant les meilleures relations dans l'environnement qui est le leur", avec leur puissant voisin russe au nord.