En direct
A suivre

Jouanno : "cette loi inverse le regard sur les prostituées"

La sénatrice UMP Chantal Jouanno le 15 janvier 2013 à Paris La sénatrice UMP Chantal Jouanno le 15 janvier 2013 à Paris [Bertrand Guay / AFP/Archives]

Le texte sur la prostitution qui arrive à l’Assemblée cette semaine fait polémique. Favorable au projet, la sénatrice UDI de Paris, Chantal Jouanno, plaide pour que le débat s'attache au sort des prostituées victimes des réseaux de proxénétisme.

 

Qu’apporte cette nouvelle loi sur la prostitution ?

D’abord, elle inverse le regard sur les prostituées, en considérant qu’elles sont des victimes avant d’être des coupables. Ensuite, elle envoie un message clair aux clients, elle leur dit que c’est leur argent qui fait vivre les réseaux de proxénétisme et les incite à s’implanter en France.

 
Certaines prostituées disent avoir choisi ce métier et craindre pour leur profession…

Le problème, dans ce débat public, c’est que les personnes prostituées qu’on va entendre sont une minorité. Comme les chiffres de la police le montrent, 80 à 90 % de la prostitution de rue est une prostitution de réseaux. Cette très grande majorité-là ne peut pas s’exprimer. Ma préoccupation est de faire en sorte que la loi bénéficie au plus grand nombre.

 

Faut-il aller plus loin dans la pénalisation des clients ?

En l’état actuel des choses, le système de contravention proposé par cette loi est vraiment une bonne étape. Il permet déjà d’envoyer un message très fort aux clients. Si on arrivait tout de suite avec une peine d’emprisonnement, je pense qu’on se heurterait à un mur.

 

Qu’avez-vous pensé de l’appel de plusieurs personnalités contre la pénalisation du client ?

Je pense qu’ils devaient être en manque de notoriété. Ils voulaient qu’on parle d’eux et ils ont réussi. Cela a un côté complètement égoïste puisque ce qui les intéressent, ce sont leurs propres envies, et non que la personne prostituée soit, elle, une victime. Ils portent des discours qui pourraient dater d’une trentaine d’année, quand la prostitution était vraiment locale. Aujourd’hui, on n’est plus du tout dans la même situation, ils sont hors sujet.

 

Vous pensez qu’il serait possible, à terme, d’abolir la prostitution ?

C’est l’idéal, l’objectif, vers lequel on tend. Même si on sait que cela sera difficile à éradiquer. Parce que les Hommes sont faibles. Mais ce n’est pas parce que ça a toujours existé qu’on doit l’accepter.

 

Taxe à 75% : Chantal Jouanno "ne vas pas pleurer sur la situation des clubs de foot"

Chantal Jouanno rejoint l'UDI de Jean-Louis Borloo

L'hypersexualisation des enfants : un phénomène à endiguer pour Chantal Jouanno

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités