La ministre déléguée à la lutte contre l'exclusion, Marie-Arlette Carlotti, a rendu visite jeudi à plusieurs équipes de soutien aux sans-abris dans le XIIe arrondissement de Paris, affirmant que "la solidarité ne prend pas de congès".
En écho à François Hollande qui avait souligné que "le chômage ne prend pas de vacances", la ministre a rappelé la volonté du gouvernement de "mettre fin à la politique du thermomètre: on ne veut pas s'intéresser aux sans-abris que pendant l'hiver".
"On parle beaucoup des vacances, de ceux qui ne peuvent pas partir, mais jamais de ceux qui ne partent pas parce leur souci est de trouver un toit pour la nuit. Quoi de mieux que le 15 août pour le faire?", a-t-elle dit, rappelant qu'il y a "en gros 140.000 personnes sans abri en France, moitié Français moitié étrangers, dont 30.000 enfants". "Parmi ces sans-abris, 9% sont dans la rue, souvent des hommes. Pour le reste, des solutions sont trouvées", comme des accueils en hébergement d'urgence.
"On n'occupe pas le terrain pour faire de la représentation, mais pour voir concrètement sur place que deviennent les dispositions qu'on a prises, comment il faut les améliorer", s'est-elle défendue devant la presse.
La ministre a rencontré une équipe de la brigade d'assistance aux personnes sans-abri (BAPSA), sous le pont Charles-de-Gaulle, où plusieurs hommes sont installés dans des tentes, protégés des regards par une palissade en bois. L'un d'eux a expliqué qu'il venait de Roumanie et vivait là depuis un an. Jean-François Molas, commandant de la BAPSA, a souligné les risques sanitaires propres à l'été, "insolation, déshydradation, pour les sans-abris qui boivent" (de l'alcool).
Alors que les places d'hébergement d'urgence sont moins nombreuses en été et que certaines structures d'aide alimentaire ferment, la ministre a visité un espace solidarité insertion (ESI), structure d'accueil de jour pour personnes isolées orientées par le 115 (numéro d'appel d'urgence pour les sans-abris) géré par l'association Aurore. Elles y trouvent douches, lave-linge, ainsi qu'une permanence médicale et sociale.
Elle a également rendu visite aux pompiers de la caserne Chaligny, qui ont souligné que 80% de leurs interventions étaient des "secours à personnes". Cinq pour cent des victimes secourues sont des SDF et 20% des personnes âgées.
La visite s'est terminée par le Centre d'Hébergement d'Urgence de la caserne de Reuilly, ouvert en décembre 2012, qui héberge 160 personnes en grande précarité. Il doit fermer en mars 2014, les locaux cédés par l'Etat à la ville de Paris devant être transformés en logements, dont la moitié sociaux.