Matignon a tenu à relativiser mardi les désaccords entre les ministres de l'Intérieur et de la Justice, Manuel Valls et Christiane Taubira, sur le projet de réforme pénale, parlant d'une "phase normale d'échanges préalables aux arbitrages".
"Qu'il y ait des divergences d'appréciation entre les ministres de la Justice et de l'Intérieur, cela n'est pas anormal. Le processus de préparation de la loi pénale est en cours et se poursuit", ont déclaré à l'AFP les services du Premier ministre, précisant que Jean-Marc Ayrault avait "eu Manuel Valls au téléphone et aura la garde de Sceaux en ligne cet après-midi".
Dans une note adressée fin juillet à François Hollande, révélée mardi par Le Monde et confirmée à l'AFP, Manuel Valls sollicite l'arbitrage du président de la République en raison de nombreux "désaccords" avec sa collègue et "une clarification des orientations politiques".
A Matignon, on souligne qu'"une fuite est toujours quelque chose d'anormal, surtout sur ces sujets sensibles mais on est dans une phase normale d'échanges préalables aux arbitrages". "L'objectif de ce projet de loi pénale, c'est l'efficacité, c'est d'assurer la sécurité des Français et de protéger les victimes. C'est une nécessité et un engagement du président de la République", rappelle-t-on de même source.
"Il faut sortir de la spirale de la récidive et de l'échec des précédents gouvernements de droite", a-t-on insisté à Matignon, ajoutant que le gouvernement "veut une police et une justice au service de la sécurité des Français".
"Ce projet de loi pénale s'inscrit dans une réforme pénale globale" qui comprend aussi "une réforme de l'administration pénitentiaire et une réforme de l'action publique -- mission confiée à Jean-Louis Nadal en juillet dernier", a conclu Matignon.
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