Un faux François Hollande en voiture, puis bras dessus bras dessous avec Hitler et Staline: les Hommen, groupuscule d'activistes opposés au mariage homosexuel, ont organisé dimanche, jour de fête nationale, un défilé provocateur dans le centre de Paris.
Suivie d'hommes menottés et torses nus portant l'inscription "Hollande dictateur", une voiture décapotée a quitté la place de la République avec à son bord un homme portant le masque du président Hollande, flanqué de deux passagers arborant ceux des dictateurs allemand et soviétique, responsables de la mort de millions de personnes.
Cette scène était censée parodier le défilé du 14 Juillet, organisé quelques heures plus tôt sur les Champs-Elysées, marqué par des huées et sifflets d'opposants au mariage homosexuel à l'intention du chef de l'Etat.
Rue de Rivoli, les trois hommes masqués ont fini leur trajet à pied, bras dessus bras dessous.
"S'ils font cette comparaison, le devoir c'est de les écouter, de ne pas dire que ce sont des petits cons et de se demander pourquoi disent-ils ça", a commenté, en marge du cortège, Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps français, nébuleuse agrégeant certains des opposants les plus déterminés au mariage homosexuel. "Si des jeunes ne peuvent pas être dans l'entièreté, alors qui le sera?" a-t-elle demandé.
La poignée de manifestants, dont des membres des Hommen qui aspirent à parodier les Femen, ont lancé plusieurs slogans: "Hollande dictateur", "Nous voulons protéger les enfants", "Occupe-toi des racailles qui dépouillent des cadavres". Plusieurs manifestants ont été interpellés.
Le 13 janvier, lors de la première manifestation contre le mariage homosexuel, Xavier Bongibault, un des porte-parole de La Manif pour Tous, avait suscité l'indignation en établissant un parallèle entre le président et le dirigeant nazi. "Dire que tous les homos ont pour seul instinct sexuel leur orientation sexuelle, c'est la ligne qui était défendue par un homme que l'Allemagne a bien connu à partir de 1933 et c'est la ligne que François Hollande défend aujourd'hui", avait-il dit.