Les organisations professionnelles du spectacle vivant ont été reçues samedi à Avignon par le ministre du Travail, Michel Sapin, et la ministre de la Culture et de la communication, Aurélie Filippetti, avant une manifestation à l'appel de la CGT Spectacle et d'autres organisations, qui a rassemblé une centaine de personnes.
Pour les travailleurs du spectacle vivant, il s'agit à la fois de dénoncer la baisse du budget de la culture, en contradiction avec les engagements de François Hollande pendant la campagne des présidentielles, et de prendre date avant la négociation à l'automne du régime d'assurance chômage des intermittents du spectacle.
"Le ministre du Travail, Michel Sapin, a été très intéressant", a indiqué à l'issue de la réunion de deux heures Jean Voirin, secrétaire général de la CGT Spectacle. "Il a dit que s'il y avait des difficultés dans la négociation avec le Medef à l'automne, ses services prendraient leurs responsabilités".
Les deux ministres ont publié un communiqué où ils ont "notamment réaffirmé qu'ils partageaient l'avis de la mission (parlementaire d'avril, ndlr) quant à la pérennité du régime d'assurance chômage pour les artistes et les techniciens intermittents du spectacle, fondé sur la solidarité interprofessionnelle."
La mission parlementaire avait proposé des pistes pour "contenir" le déséquilibre financier du régime d'assurance-chômage des intermittents du spectacle, tout en soulignant qu'il est un "filet de sécurité essentiel", dans un rapport adopté à l'unanimité.
"Pour les ministres, le régime est le pendant de l'extrême précarité d'emploi de ces salariés" et, "dans cette perspective, il appartiendra aux partenaires sociaux d'examiner les pistes d'amélioration du régime avancées par le rapport de la mission", ajoutent les ministres.
Les syndicats du spectacle craignent que malgré le soutien du gouvernement actuel, les annexes 8 et 10 du régime d'assurance chômage (intermittents du spectacle) soient attaquées par le Medef dans la négociation qui s'ouvrira à la rentrée.
La dernière crise du régime chômage des artistes et techniciens du spectacle avait entraîné en 2003 l'annulation du festival d'Avignon.
Le Festival, principal marché du spectacle vivant en France, bat son plein depuis le 5 juillet, avec 40 spectacles dans le "in" et plus de 1.200 spectacles dans le "off".