Nicolas Hulot, envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète, juge "disproportionné" le limogeage de l'ex-ministre de l'Ecologie Delphine Batho et réclame "des actes" au gouvernement, dans une interview au JDD à paraître dimanche.
Nicolas Hulot dit être "tombé de l'armoire" en apprenant le limogeage de Mme Batho. "J'ai trouvé tout cela disproportionné. Delphine a accompagné avec opiniâtreté le débat sur la transition écologique. Le moment n'est pas opportun", a-t-il affirmé. "J'ai vu dans ma tournée européenne qu'elle avait noué de vraies relations avec de nombreux pays, le ministre allemand Peter Altmaier ne jure que par elle", a-t-il ajouté.
Delphine Batho a annoncé jeudi qu'elle apporterait son expérience à la Fondation Nicolas Hulot. "Je lui dis +welcome+. A partir du moment où ça se fait de manière apolitique", dit-il.
Evoquant le plan sur les investissements d'avenir que le Premier ministre doit annoncer mardi, Nicolas Hulot estime qu'il "faut la première année mettre 6 milliards d'euros pour l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Va-t-on mettre une écoconditionnalité à tous ces investissements ? Que donnera la conférence environnementale en septembre ? Les mots sont une chose, ce qui m'intéresse ce sont les actes", affirme-t-il dans l'hebdomadaire.
Pour Nicolas Hulot, il faut "redonner un nouveau souffle qui doit être porté par tout un gouvernement (...) Il y a eu un grand débat sur la transition écologique. Ce serait triste qu'il débouche sur autre chose qu'un virage historique".
"Il y a chez le président (Hollande) comme chez d'autres responsables politiques une sincérité. Quand il m'a proposé ma mission, il savait que je garderais ma liberté de parole (....). Notre objectif est de diviser par deux notre consommation d'énergie en 2050. J'espère qu'on va prendre ce virage, la transition énergétique en est l'occasion. Il faut oser, il faut y aller", conclut-il.