L'eurodéputé écologiste français José Bové, héraut de la lutte altermondialiste et contre les OGM, a annoncé mardi qu'il ambitionnait de mener la campagne des Verts européens lors des élections de mai 2014.
"Je suis candidat pour être désigné par les Verts européens pour porter ce combat, en vue d'une réorientation économique complète du projet européen", a dit M. Bové lors d'une rencontre avec des journalistes.
"J'ai été sollicité par plusieurs personnes, dont Daniel Cohn-Bendit qui m'a demandé d'assumer cette responsabilité", a précisé l'ancien candidat à l'élection présidentielle française, qui vient de fêter ses 60 ans.
Les 33 partis écologistes de l'UE vont organiser en février 2014 une primaire pour désigner deux responsables chargés de diriger la campagne pour les élections européennes. M. Bové a précisé qu'il serait candidat aux côtés de l'actuelle co-présidente (avec Daniel Cohn-Bendit) du groupe écologiste au Parlement européen, l'Allemande Rebecca Harms.
Cette campagne sera également une manière de préparer la succession de M. Cohn-Bendit, qui se retire à 68 ans après avoir siégé pendant 20 ans au Parlement européen et co-présidé son groupe pendant 12 ans.
En mai, l'ancien leader de mai-68 avait souligné que José Bové ne devrait pas avoir de difficulté à obtenir des soutiens d'autres partis écologistes européens, car sa notoriété dépasse les frontières de la France.
Le tandem qui sera choisi par les partis écologistes devra mener campagne avec pour mission de faire élire "un groupe Vert fort au Parlement européen". Le groupe des Verts-Alliance Libre Européenne compte actuellement 58 élus de 15 pays avec deux fortes composantes: 16 élus Français et 14 Allemands.
Ce groupe aura son rôle à jouer pour la désignation du président de la Commission européenne, car ni les conservateurs du PPE ni les socialistes n'obtiendront la majorité à l'issue des élections européennes, a prédit M. Cohn-Bendit.
Le Parlement veut que le chef de file d'un parti pendant la campagne des européennes soit également le candidat de ce parti à la présidence de la Commission européenne.
M. Bové a indiqué mardi qu'il entendait rester "modeste" et, compte tenu du poids des Verts sur l'échiquier politique européen, il ne se plaçait pas dans la perspective de succéder à Bruxelles à José Manuel Barroso.
"Nous savons très bien qu'il y a très peu de chances que demain nous ayons à assumer cette responsabilité", a-t-il dit.