Le président François Hollande a déclaré vendredi que ce n'était "pas le moment" d'entrer dans la campagne des élections européennes de mai 2014, après les nouvelles critiques formulées en France, y compris au sein du gouvernement, contre le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
"Ce n'est pas le moment, ce n'est pas l'heure", a déclaré M. Hollande lors de sa conférence de presse de clôture du sommet européen à Bruxelles.
"Je travaille avec les institutions communautaires, celles qui ont été choisies par les Etats, les gouvernement et le Parlement européen et je les respecte parce que ce sont des institutions légitimes", a-t-il souligné.
Jeudi, au premier jour de ce sommet européen, François Hollande avait marqué une volonté d'apaisement, "saluant" le travail de la Commission après plusieurs semaines de passes d'armes.
Mais la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a accusé vendredi M. Barroso de n'avoir "rien fait de son mandat", tandis que le premier secrétaire du parti socialiste (au pouvoir), Harlem Désir, voyait en lui le "contraire du rêve européen, une commission libérale qui a nui à l'esprit européen".
"Il y a des commentaires qui n'appellent pas de commentaires", a affirmé M. Barroso lors d'une conférence de presse.
"Pendant que certains faisaient des commentaires, je travaillais avec les chefs d'Etat et de gouvernement pour obtenir des résultats pour la croissance et pour l'emploi", a-t-il ajouté.
"Ce qui me tient à cœur, c'est ce que nous pouvons faire pour l'Europe", a-t-il dit, estimant avoir "une étroite coopération" avec le président Hollande.
Relevant pour sa part qu'il "y aura des élections l'année prochaine pour le Parlement européen", le président français a noté que d'"autres personnalités seront présentes dans le débat, candidates à des fonctions" mais, a-t-il insisté, "ce n'est pas le moment, ce n'est pas l'heure".
"Je ne vais pas attendre dans un an qu'il y ait une autre commission avec d'autres représentants (...). Qu'est-ce que je sais de ce que seront les élections", s'est-il interrogé avant de rappeler qu'à son arrivée à Bruxelles jeudi, il avait déjà déclaré que "ce n'est pas un débat de personne qui est intéressant, c'est le débat sur les politiques" européennes.